Non-lieu pour le mort de Shaoyao Liu : les policiers de la BAC se lavent les mains

La famille de Shaoyao Liu n’aura pas de reconnaissance pour l’homicide commis par la BAC le 26 mars 2017. Suite à un non-lieu de la Cour d’appel en novembre 2020, c’est cette fois la Cour de cassation qui rejette le pourvoi de la famille en le déclarant d’emblée irrecevable, rendant définitif le non-lieu.

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Oscar Costica

Le 26 mars 2017, Shaoyao Liu, un père de famille résidant dans le 19ème arrondissement de Paris, était tué par un agent de la BAC, suite à l’intervention d’une équipe dans l’immeuble pour tapage nocturne. Ces agents étaient alors en possession de pistolets et d’un fusil d’assaut. Après avoir entendu des coups sur la porte, M. Liu, alors qu’il faisait la cuisine, n’a pas le temps d’ouvrir la porte aux agents, qui la défoncent et voient le père, une paire de ciseaux à la main pour écailler du poisson. L’un des agents de la BAC tire, le père de famille s’effondre et la famille est immédiatement mise à l’écart et enfermée dans des pièces, loin de la scène. Les agents tenteront, en panique, de ranimer M. Liu, en vain. Le policier responsable de sa mort n’a jamais été mis en examen, et se défendra en disant que le père l’avait menacé (le père se serait précipité sur lui, qui aurait alors crié « il me plante ! »…), version que contestera évidemment les membres de la famille présents au moment de la scène.

Après que la famille ait commencé à saisir la presse pour visibiliser cette affaire, de nombreuses manifestations rassemblant des milliers de personnes ont été organisées par la communauté chinoise, dénonçant l’impunité dont bénéficie la police dans ces cas présentés vulgairement comme des « bavures ».

Pour un tapage nocturne, rien ne justifie d’intervenir avec le port d’un fusil d’assaut ou d’un pistolet. De façon plus large, ce sont les moyens disproportionnés accordés à la police, justifiée par une politique de répression, et la complicité de la justice qui sont dénoncées depuis des années, notamment dans les quartiers populaires. Comme pour les nombreux cas similaires, de Gaye Camara, Adama Traoré ou Zineb Redouane, la justice et la vérité se feront par la lutte, là où l’État met tout en œuvre pour rendre responsables les victimes.

Tout comme de nombreuses autres affaires où les familles tentent de faire reconnaître leurs droits devant les cours de justice, celles-ci adoptent clairement une ligne en faveur de l’impunité policière. Nous dénonçons sans concession cet homicide et soutenons la lutte de la famille Liu et que celles de toutes les familles victimes policières.

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