Ce lundi 21 février, la Cour constitutionnelle de la Colombie, a dépénalisé l’interruption volontaire de la grossesse jusqu’à la 24ème semaine. L’évenement a été célébré par le mouvement féministe, arborant le foulard vert qui est devenu le symbole de la lutte pour l’IVG en Amérique Latine, il répresente une victoire pour la defense des droits des femmes dans le pays et dans la région.
La décission a été voté favorablement par 5 voix contre 4, à la demande de l’organisation “Causa Justa” (Cause Juste), un espace qui rejoint diverses organisations des femmes et activistes autour de l’élimination de l’avortement en tant que délit à l’intérieur du Code Pénal.
Si cette décision signifie un grand pas en avant, après la 24ème semaine, une grossesse non désirée peut être puni encore par la loi. Pour cela, la bataille pour la légalisation de ce droit reste encore à atteindre. Depuis le 2006, le Code Pénal promet la punition si la grossesse implique un risque pour la santé physique ou mentale de la mère, en cas de viol, inceste ou malformation du foetus.
Plusieurs secteurs féministes, alertent néanmoins que la dépénalisation au moment d’établir un délai, ouvre la porte à l’intrusion des autorités et des groupes anti droits pour obstruer son accès dans le système de santé.
Dans plusieurs cas à risque, il peut y avoir besoin d’une interruption de grossesse au-delà de la 24ème semaine de façon que la clandestinité reste encore en vigueur ainsi que les risques de morbidité et la punition pour le libre choix sexuel et reproductif.
Cette situation impacte surtout les filles et les femmes des secteurs plus défavorisés, les travailleuses, les paysannes des communautés originaires. On estime 400 mille avortements clandestins par an. En Colombie, pendant le 2020, plus de 4268 petites filles entre 10 et 14 ans ont été forcées à la maternité, en suivant les données collectés par l’organisation “Causa Justa”.
D’après l’information du collectif “Mesa por la vida y la salud de las mujeres” (collectif pour la vie et la santé des femmes) “environ 400 cas sont amenés devant la justice pénale chaque année et ce sont des femmes en situation de vulnérabilité celles qui risquent le plus d’être punis par la loi. De façon que’un 12.5% des cas pour délit d’avortement correspondent aux jeunnes filles entre 14 et 17 ans dont le 24% des cas qui derivent en condamnation correspondent aux mineurs”.
Un rassemblement a été convoqué le lendemain de la décision pour célébrer face au bâtiment de la Cour constitutionnelle vers 17h. Cette célébration peut se transformer en une manifestation populaire qui peut bien fixer des limites au gouvernement, à la justice patriarcale, à l’église et à tous les secteurs anti droits. La rue peut bien organiser la force pour donner continuité jusqu’à la conquête de la légalisation définitive de l’accès à l’avortement libre, sûr et gratuit dans l’hôpital.