Macron perd sa majorité absolue à l’Assemblée

Dans un contexte de méfiance et de mécontentement, Macron perd sa majorité absolue à l’Assemblée. Un revers pour un gouvernement qui cherchait à se légitimer pour mieux imposer son programme d’attaques contre les secteurs populaires. Le faible score de la majorité présidentielle, l’abstention record, le succès de la NUPES et la poussée du RN marquent un tournant de la vie politique française.

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Après avoir obtenu une maigre victoire, Macron n’a pas reçu la validation de son programme et son gouvernement prend encore un nouveau coup à sa légitimité. Plusieurs de ses ministres n’ont pas réussi à se faire élire députés, comme Blanquer ou Castaner. Le tout dans un contexte d’abstention majoritaire, encore plus élevée qu’au premier tour. 

Le président de la République avait déjà déclaré, lors de son discours du 24 avril, avoir compris qu’il n’était pas le président élu par la majorité et avait reconnu l’énorme taux d’abstention. A partir de ce moment, Macron a fait une campagne qui a voulu capter des votes de l’extrême droite, tout en essayant de présenter ses adversaires à gauche comme des “extrémistes”. 

Grâce à un système très questionnable en termes de représentation, Ensemble ! a obtenu 245 députés qui vont permettre au gouvernement de maintenir sa majorité mais qui réduisent énormément son pouvoir de manœuvre. Il reste à savoir comment ce résultat sera interprété par LREM, s’ils prendront note du rejet des électeurs qui ne leur donnent plus la confiance qu’ils avaient auparavant ou si Macron renforcera ses traités autoritaires. Les déclarations d’Elisabeth Borne de vouloir constituer une “majorité d’action” montrent la volonté d’un gouvernement qui devra chercher des alliés pour pouvoir gouverner.

La légitimité du système électoral a été à nouveau remise en question avec un pourcentage record d’abstention, autour de 54%. Un taux d’abstention encore plus fort parmi les jeunes (3 jeunes sur 4 ne sont pas allés voter), ce qui montre un grand mécontentement de la population et une crise de représentativité politique qui s’aggrave. 

 

La NUPES devient la première minorité d’opposition et percée historique du Rassemblement National 

Un autre élément à signaler est le résultat de l’alliance électorale NUPES. Avec cette élection, la NUPES se constitue comme la première minorité d’opposition à l’Assemblée Nationale. Cette fois-ci, le vote NUPES a bénéficié de l’idée de “faire barrage” qui a amené Macron à la tête de l’Etat dans les élections présidentielles. Si pour certains, au mois d’avril, il fallait “faire barrage” à l’extrême droite, cette fois-ci le “barrage” s’est fait contre Macron lui-même. 

Malgré le premier grand impulse d’une campagne offensive basée sur la prémisse de la cohabitation pour imposer Mélenchon comme Premier Ministre, la NUPES a obtenu 131 sièges, (dont 79 pour LFI, 12 pour le PCF, 25 pour le PS et 25 pour EELV) qui ne lui permettent pas d’être la majorité voulue et annoncée. Nous estimons que le résultat de la NUPES est quand même un élément déterminant de la période et il est un constat que LFI a avancé dans sa structuration parlementaire. 

Ce bon résultat de la formation réformiste la rend dépositaire des espoirs des larges secteurs qui voulaient trouver une opposition parlementaire à Macron et à l’extrême droite. Cependant, malgré son succès elle n’a pas réussi à obtenir le score souhaité et la continuité de l’unité entre les quatre partis qui la composent reste une question ouverte à déterminer.

Le reste de la chambre sera composé par le Rassemblement National avec 89 sièges et une présence non négligeable des députés républicains avec 61 élus. L’élection du RN constitue son meilleur résultat historique et sa représentation s’est grandement multipliée. Cette composition nous fait penser que Macron se verra contraint à faire des accords pour pouvoir imposer son programme et le gouvernement a vu sa marge de manœuvre politique institutionnelle réduite par rapport à son premier quinquennat.

 

Des problèmes centraux encore à résoudre : les conditions de vie des grandes masses populaires

Depuis quelques mois, dans les lieux d’études et de travail, les conversations des classes populaires montrent une préoccupation générale pour l’incertitude des conditions de vie. Dans un contexte instable au niveau international marqué par la guerre en Ukraine, la situation économique se détériore en France. Précarité à l’égard de l’emploi, du logement, augmentation des prix et du coût de la vie, affaiblissement du pouvoir d’achat, réductions dans les aides de l’État aux plus précaires.

D’autre part, cette semaine, le phénomène caniculaire en mi-juin comme jamais vu si tôt dans l’année a mis sur la table la discussion sur le changement climatique. De nombreux secteurs demandent des réponses de rupture avec la déprédation capitaliste de la planète, mesures que le gouvernement Macron refuse de proposer véritablement.

Macron a déjà annoncé son programme pour nous tous et toutes : réduction de droits sociaux, retraite à 65 ans, privatisation de l’enseignement supérieur, plus de sélection comme critère d’accès à l’éducation, durcissement des conditions de séjour pour les migrants, entre autres.

Dans ce contexte, plusieurs mouvements de grèves ont éclaté récemment pour faire entendre les revendications des travailleurs de la RATP, de l’aéroport et du secteur médico-social et social, entre autres. Des initiatives qui montrent le chemin à suivre pour lutter contre le gouvernement Macron et son agenda capitaliste. Après la séquence électorale, il faut construire un rapport des forces pour imposer toutes nos revendications sur le terrain de la lutte des classes. Nous mettons toutes nos forces et nos efforts militants pour continuer à nous organiser pour construire le rapport des forces qui pourra imposer nos revendications dans la rue. 

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