Ces dernières semaines, des mouvements de grèves ont eu lieu dans plusieurs pays d’Europe. Dans un contexte marqué par l’inflation et la perte du pouvoir d’achat des salariés, les travailleurs relèvent la tête pour demander l’augmentation des salaires.
Une situation économique dégradée par la pandémie et la guerre en Ukraine
Il est évident que la situation politique à l’échelle européenne est déterminée par la crise ouverte par la guerre en Ukraine. Après deux ans de pandémie mondiale, le conflit ukrainien a renforcé les tendances à la crise économique et politique déjà présentes.
L’instabilité géopolitique internationale a débouché sur le plan économique avec un même constat dans plusieurs pays : les gouvernements capitalistes ont choisi la même recette pour faire payer la crise aux travailleurs. L’excuse de la guerre a été utilisée pour justifier une hausse des prix généralisée, alors que l’inflation frappe énormément le pouvoir d’achat des travailleurs et des majorités populaires.
Face à cette véritable flambée des prix, la réponse du monde du travail n’a pas tardé à se manifester. Dans ce contexte, nous assistons actuellement à l’émergence d’une vague européenne de grèves dans plusieurs pays qui montre la puissance internationale que la classe ouvrière peut avoir pour faire face aux attaques capitalistes.
Royaume Uni, Belgique, Etat Espagnol… à la grève pour les salaires
Dans l’Etat Espagnol, ce sont les travailleurs du métal de Bizkaia (Pays Basque) qui ont déclenché le 23 juin une grève pour exiger une augmentation salariale indexée au taux d’inflation. Cet appel a été suivi par 85% du secteur, environ 52 000 travailleurs. Deux journées supplémentaires sont prévues le 30 juin et le 1 juillet pour la continuation du plan de bataille.
Au Royaume Uni, plus de 50 000 cheminots ont paralysé le pays ce mardi 21 juin dernier pour protester contre l’augmentation de l’inflation. Une première journée qui a connu des suites en convergence avec les travailleurs du métro de Londres. Il s’agit d’une mobilisation historique qui ne connaît pas d’équivalence depuis 1989 lors de la grève contre les privatisations des trains de Margaret Thatcher. Le gouvernement Boris Johnson craint l’endurcissement des mesures de grève qui pourraient s’éteindre pendant tout l’été.
En Belgique, les syndicats ont organisé une journée de grève et de mobilisation ce lundi 20 juin qui a réuni environ 70 000 manifestants dans les rues de Bruxelles en faveur du pouvoir d’achat. Avec une inflation de 9% et un 140% d’augmentation du gaz, l’Intersyndicale à appelé à cette journée de grève pour demander l’augmentation des salaires. Le problème réside dans le blocage salarial de 0,4% imposé par le patronat et son gouvernement, la Vivaldi, qui étrangle les salaires des travailleurs belges jusqu’à fin 2022. Une situation qui produit une redistribution de l’argent vers les grands capitalistes au détriment des travailleurs.
En France, dans les dernières semaines, les travailleurs de la RATP, de Total Energies, du secteur médico-social et de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, entre autres, ont participé aux premières journées de grève du second quinquennat de Macron. Une mobilisation justifiée par la situation économique dégradée que subissent les travailleurs à cause de l’inflation. Les directions syndicales doivent proposer un plan de bataille à la hauteur de la situation pour que les salaires soient indexés selon l’augmentation des prix. Il faut se préparer pour défendre dans la rue le pouvoir d’achat des salariés et exiger au gouvernement l’augmentation de tous les salaires.
C’est aux capitalistes de payer leurs crises !