
Cette rentrée sociale, somme toute tardive, a pour thème la revalorisation des salaires dans un contexte où les mesures adoptées par le gouvernement cet été sont jugées largement insuffisantes.
Philippe Martinez, secrétaire national de la CGT, avait à semi-mots interpellé le gouvernement en évoquant pour LCI un texte signé par toutes les grandes centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU Solidaires et UNSA) à la mi-juillet, juste avant l’adoption des textes (ridicules) pour le pouvoir d’achat à l’Assemblée Nationale, soulignant que ces revendications communes sur les salaires méritaient selon lui « de se déboucher les oreilles ». Malheureusement, au-delà du 29 septembre, aucune date n’est encore prévue, et le schéma d’une mobilisation sans lendemain semble encore se répéter.
Pourtant, dans leur déclaration commune, les deux syndicats CGT et Solidaires ont soulignés que cette mobilisation devait être « large » et s’inscrire « dans la durée », et ce alors que ces grandes centrales syndicales ont perdu la main sur les mouvements sociaux d’ampleur qui ont marqué le pays ces dernières années. Pour la CGT en particulier, ce n’est que le retour de flamme de la politique du « dialogue social » qui tend à se confronter au patronat et à l’état mais pas trop quand même.
La paupérisation de la population, qui s’est aggravée avec la pandémie et d’autant plus depuis la guerre en Ukraine, se manifeste par une hausse générale des coûts de la vie, que ce soit ceux dédiés à l’alimentaire, aux loyers ou aux factures. En parallèle les salaires stagnent, et les mesures gouvernementales sont largement en dessous des besoins réels de la population.
Alors que Macron plaidait pour la « fin de l’abondance » mais que, de l’autre côté, les dividendes versés aux actionnaires ont atteint des plafonds odieux, il y a d’autres points qui sont mis en avant pour le 29 septembre : les droits des travailleurs en général, qui ne cessent de se dégrader, ainsi que la réforme des retraites, l’un des fer-de-lance depuis le premier quinquennat Macron du projet ultra-libéral de la bourgeoisie.
Pour rappel, selon l’INSEE, ce sont 9,2 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté – et les chiffres datent de 2019 – ce qui représente environ 14,5 % de la population.
Et c’est bien d’une grève générale reconductible dont auraient besoin les travailleurs et les classes précaires pour freiner les ambitions des exploitants, ainsi que d’un programme clair à appliquer immédiatement pour enrayer la machine capitaliste, comme l’indexation des salaires sur l’inflation, mesure très rationnelle qui sort par les yeux à ceux pour qui se la coulent douce.