Faire grève en monarchie

Les britanniques n’ont pas attendu la fin de l’été pour s’élancer dans un large mouvement de grève pour l’augmentation des salaires. La mort de la reine a stoppé momentanément la vague de contestation. La mobilisation doit se poursuivre sur fond d’une précarité qui guette de plus en plus de travailleurs.

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© Maxppp - EFE/Newscom

« Enough is enough » Un système qui ne peut plus durer

L’inflation va atteindre 13% au Royaume-Unis en octobre, pourtant la famille royale continue de pomper l’argent des britanniques. Le train de vie indécent d’Elisabeth II et des autres assistés du régime monarchique a coûté 119 millions d’euros pour 2022 selon le rapport annuel financier de la famille royale publié en juin. L’augmentation des dépenses est due à la rénovation du palais de Buckingham. Dans la même période, les personnes expulsées de leur logement au Royaume-Unis pour impayé a augmenté de 41%, en deux ans. Des millions de personnes ont été jetées dans la pauvreté par les politiques d’austérité successives. Aujourd’hui, certains travailleurs ont besoin d’une aide alimentaire alors qu’ils sont à temps complet.

C’est pourquoi l’organisation Trades Union Congress (TUC) qui rassemble les syndicats britanniques mène la campagne « Enough is enough » (Trop c’est trop) qui revendique une augmentation significative des salaires, la réduction des factures d’énergie, la fin de la pauvreté alimentaire, un logement décent pour tous et la taxation des riches.

 

Trêve de grèves

Les britanniques ont amorcé depuis le mois de juin des mouvements de grèves dans de multiples secteurs qui permettent à la classe ouvrière de relever la tête face aux coups des conservateurs. Pourtant  Le syndicat de transport National Union of Rail, Maritime and Transport Workers comme bien d’autres a annulé les journées de grèves prévues le 15 et 17 septembre. L’appel à la grève du syndicat Communication Workers Union du Royal Mail, opérateur postal privatisé depuis 2013, a été suspendu également. Les syndicats ont-ils obtenu gain de cause ? Absolument pas, mais ils sont loyaux envers la reine qui a tiré sa révérence et observent le deuil national de dix jours décrété le 9 septembre.

Le gouvernement libéral de Truss n’a lui pas fait la trêve des attaques à notre classe, en annonçant il y a trois jours vouloir légiférer sur la restriction du droit de grève pour « empêcher les syndicats de paralyser le réseau de transport » comme l’a annoncé le ministre de l’économie.

 

Le sens du timing

Charles II a patiemment attendu ses 76 ans pour prendre la couronne et pourra difficilement atteindre la côte de popularité de sa défunte mère. Cela n’est-il pas l’occasion rêvée pour un peuple qui a faim de changer de régime ? Les travailleurs anglais ont lourd à faire également avec Liz Truss, élue le 5 septembre par le Parti conservateur, qui se rêve en Thatcher II.

Il est temps d’en finir avec les systèmes politiques archaïques et libéraux. Au Royaume-Uni  comme ailleurs, menons un vaste mouvement de grève pour une juste répartition des richesses. 

La grève des conducteurs de trains et des dockers du port de Felixstowe se relancera fin septembre. Il ne nous reste plus qu’à leur emboîter le pas ! Toutes et tous dans la rue, le jeudi 29 septembre pour l’augmentation de nos salaires, au son du punk anglais :

« We’re the flowers
In the dustbin
We’re the poison
In your human machine
We’re the future
Your future »

The Sex Pistols, God save the queen

« Nous sommes les fleurs
Dans la poubelle
Nous sommes le poison
Dans votre machine humaine
Nous sommes l’avenir
Votre avenir »

 

Sources :
Enough is enough 

Inflation: le Royaume-Uni à deux doigts de l’explosion sociale ; Hélène Bourelle, 4 juillet 2022

Le Royaume-Uni veut limiter le droit de grève aux seuls cas où les négociations ont échoué, Le Monde avec AFP, 23 septembre 2022

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