Nous avons choisi d’intégrer avec les camarades de L’Étincelle et d’Anticapitalisme et Révolution, ainsi que des « non alignés », la plateforme C pour défendre la perspective d’un parti anticapitaliste et révolutionnaire en toute indépendance des forces réformistes et bourgeoises. Nous expliquons notre démarche dans cette contribution. Pour ce congrès du NPA et son avenir, votons la plateforme C !
Socialisme ou Barbarie
Actualité de la révolution dans un contexte de crise, de guerre et des révoltes
Nous vivons dans un monde insupportable pour la majorité de la population, notamment pour la classe ouvrière. Après avoir vécu la pandémie du covid 19 nous assistons aux conséquences d’une crise économique internationale aggravée par rapport aux éléments de crise déjà présents avant 2020. Le capitalisme du XXIe siècle entraîne le danger de la guerre, de la destruction de la nature et d’une exploitation accrue en précarisant les conditions de travail et de vie des masses. Les éléments objectifs de la nécessité de renverser le système capitaliste sont présents plus que jamais dans l’histoire humaine.
De ce point de vue, nous assistons à l’émergence de nombreux mouvements des révoltes populaires qui sont apparus récemment comme réponse aux conséquences du capitalisme en Equateur, en Colombie, au Chili, au Sri Lanka, en Iran, entre autres. De même, une vague de grèves a eu lieu en Europe ces derniers mois pour protester contre l’inflation et demander une augmentation des salaires. Dans le même sens, nous avons vu et participé aux différents mouvements de contestation des oppressions comme le mouvement antiraciste et féministe, ainsi que celui pour le climat. Il s’agit des mouvements progressistes qui touchent énormément la sensibilité de la jeunesse, secteur clé pour la construction d’une perspective révolutionnaire pour l’avenir.
L’extrême droite profite de la crise économique, écologique et sociale, du manque d’alternatives proposées par les partis institutionnels traditionnels, pour reprendre du terrain sur le champ politique. Elle a pu conquérir des positions parlementaires ou de gouvernement jusqu’alors jamais obtenues dans le cadre de la démocratie bourgeoise, comme c’est le cas pour Meloni en Italie, Bolsonaro au Brésil ou pour l’avancée du RN en France. Avec des actes et des discours racistes et xénophobes, l’extrême droite essaie de donner comme réponse à tous les maux actuels, soit l’immigration, soit l’idéologie de genre, en proposant des retours conservateurs comme solution à la crise.
La situation internationale démontre une polarisation où les confrontations entre les classes sociales s’accélèrent. Elle ouvre la porte à l’émergence des mouvements de révoltes populaires et à un déplacement des affaires politiques vers la lutte des classes directe dans la rue. Ce terrain nous semble fertile pour la construction du parti révolutionnaire afin de relancer la perspective de la révolution socialiste. Nous considérons qu’il est indispensable de construire des partis révolutionnaires pour transformer les révoltes en révolutions sociales.
Face à l’offensive du gouvernement Macron, la gauche institutionnelle ne propose que des solutions cosmétiques
Du point de vue des grands patrons de la bourgeoisie, le bon élève Macron fait tout son possible pour assurer les profits, coûte que coûte. N’ayant pas pu obtenir la légitimité qu’il avait dans la précédente configuration de l’Assemblée, Macron est prêt à avancer contre la démocratie. Le gouvernement utilise le 49.3 pour détourner les cotisations et les impôts des travailleurs des caisses publiques vers des sociétés privées au détriment des droits sociaux (contre-réforme des retraites et contre-réforme de l’assurance chômage). L’autoritarisme tente aussi d’étouffer la contestation sociale par le déploiement démesuré de la force policière.
La réponse proposée par la gauche institutionnelle à ces attaques est de se faire élire elle-même comme remplacement ou complément à Macron, et obtenir le pouvoir pour bien gérer les affaires de l’Etat impérialiste français. Elle veut nous faire croire qu’il est possible de continuer à vivre sous l’exploitation, tant que celle-ci reste relativement supportable et qu’elle revêt les couleurs du drapeau français.
Pour ces raisons, nous pensons qu’il est nécessaire de formuler une politique révolutionnaire indépendante, seul moyen de dialoguer avec la base sociale de la NUPES. Par ailleurs, il est impossible de construire une « gauche de combat » en s’intégrant à la NUPES, une force composée par des partis politiques directement bourgeois, comme le PS ou EELV, ou totalement intégrés à la logique institutionnelle comme LFI ou le PCF. La tâche des révolutionnaires dans la période n’est pas de se dissoudre dans ce type de formations, mais de construire une perspective indépendante de lutte extraparlementaire.
Le dialogue commence par faire comprendre à l’ensemble de la classe qui a voté LFI les limites de l’option parlementaire et donner confiance dans la méthode de lutte par la grève et dans la rue. C’est le seul chemin pour gagner nos revendications. Dialoguer oui, capituler dans l’essentiel du programme révolutionnaire, non. Pour donner le change à celles et ceux qui déclarent « Mélenchon dans les urnes, Poutou dans la rue » nous répondons « Rejoignez le NPA pour continuer la lutte ! » plutôt que de ramener le NPA à l’arrière du cortège institutionnel du réformisme.
L’avenir du NPA : la nécessité d’un parti militant, révolutionnaire et indépendant
Nous sommes profondément convaincu.e.s des possibilités d’émancipation de la classe ouvrière en soi et pour soi. Contrairement à la caractérisation d’un secteur du NPA, nous pensons que pour faire vraiment face au danger de l’extrême droite, il nous faut absolument construire une forte extrême gauche. Nous avons besoin de partis internationalistes révolutionnaires qui organisent politiquement notre classe.
Nous considérons que le NPA, avec son orientation politique révolutionnaire construite par la richesse d’expériences apportées par la liberté de tendances, est un outil à défendre. Nous comprenons la dimension historique de cette démarche. C’est pour cela que nous avons participé aux différentes initiatives en commun avec plusieurs autres sensibilités du parti tout au long de la campagne Poutou, comme la récolte des parrainages et l’organisation du meeting à Paris 8, entre autres, et que nous militons quotidiennement pour faire grandir ce parti.
Nous nous prononçons contre les arguments qui essaient de dire que la situation actuelle du NPA n’est plus tenable. Nous militons pour que ce congrès ne soit pas un congrès de rupture mais un congrès de débat franc et fraternel que nous méritons. Ce congrès devrait nous permettre de nous organiser pour les luttes à venir en définissant une orientation d’indépendance de tous les secteurs réformistes qui vont, plus tôt que tard, décevoir les espoirs de la classe ouvrière et la conduire à la défaite.
Fort.e.s des meilleures expériences marxistes et des débats du XXème siècle sur les positions réformistes et les dérives bureaucratiques, nous engageons notre énergie militante à la construction d’un parti capable de faire avancer la conscience émancipatrice et la confiance dans les possibilités du renversement du système capitaliste par notre classe.
La plateforme C incarne au mieux les idées exprimées dans cette contribution.