Le collectif #Chlordécone Justice et Réparation organisait ce samedi 14 janvier place de la Nation à Paris un rassemblement de quelques centaines de personne contre le non-lieu dans le scandale du chlordécone. En février 2021, 15 000 personnes avaient manifesté à Fort-de-France pour dénoncer le scandale sanitaire. La vague de manifestations avaient été stoppé par les mesures strictes de confinement. La chlordécone est un produit phytosanitaire qui a été utilisé contre le ravageur le charançon du bananier. Ce polluant organique persistant est interdit en France depuis 1990, mais un arrêté ministériel a autorisé son utilisation aux Antilles françaises jusque 1993. Aujourd’hui, les Antillais sont exposées au taux les plus élevés du monde de cancer de la prostate et d’autres maladies. En décembre 2021, le cancer de la prostate dû au chlordécone est reconnu comme maladie professionnelle, ce qui permet une indemnisation des ouvriers agricoles. Mais comment seront soigné.e.s les Antillais, quand plus de neuf sur dix sont contaminé.e.s ? Une plainte pour «empoisonnement, mise en danger de la vie d’autrui et administration de substance nuisible» avait été déposée en 2006 par plusieurs associations martiniquaises et guadeloupéennes.
Les faits sont prescrits mais le poison coule encore pour au moins 700 ans
Le 25 novembre, le parquet de Paris avait requis un non-lieu prétextant que les faits étaient prescrits. Pourtant l’étude de Santé Publique France et les conclusions du Rapport Parlementaire de fin 2019 mettent clairement en cause la responsabilité de l’État, comme bien d’autres études scientifiques. La Confédération paysanne a qualifié le compte-rendu de la « justice » de « non-lieu de la honte ». Son porte-parole dénonce : « Seize années de procédure pour un scandale sanitaire et environnemental, plus de 90 % de la population des Antilles toujours exposée, et pour des siècles, aux contaminations contenues dans les sols et la mer. La seule réponse de la justice française est de tirer le rideau ». Macron est allé pleurer ses larmes de crocodiles dans les Antilles en 2018, tout en précisant bien avec tout le cynisme dont il est capable que tout le monde ne pourra pas être indemnisé.
Ne laissons plus les exploitants capitalistes et les Etats complices nous empoisonner la vie ! Nous pouvons gérer nous-mêmes nos cultures sans pesticides, sans politique colonialiste qui impose la monoculture pour maintenir les territoires en situation de dépendance. Les associations martiniquaises et guadeloupéennes vont faire appel, nous serons à leur côté dans la lutte contre l’Etat impérialiste et les empoisonneurs bourgeois.
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