Macron t’es foutu, tout le monde est dans la rue !

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Macron a parlé à la télé. Personne n’en attendait rien, donc personne n’a été déçu. À la porte d’entreprises bloquées par la grève et dans la rue, certains ont même fermé la télé et préféré danser entre grévistes ! Il faut dire qu’ils n’ont rien raté : Macron a juste annoncé que sa réforme des retraites serait appliquée pour la fin de l’année, malgré les 90 % d’actifs qui y sont opposés, malgré les passages en force à l’Assemblée nationale par un 49.3 et une quasi-censure à neuf voix près, malgré surtout les grèves, les manifestations, les actions de protestation de plus en plus vives et massives qui font l’actualité sociale et politique du pays depuis plus de deux mois et qui s’exacerbent depuis une semaine. L’effervescence politique a saisi aussi une partie de la jeunesse scolarisée du pays, dans les facs et les lycées, qui ont rejoint les travailleurs mobilisés dans des cortèges, sur des ronds-points, dans des assemblées ou aux portes d’entreprises en lutte. Ces jours derniers, les actions ont jailli de partout, en réponse à des appels syndicaux ou en réponse à rien d’autre que la colère générale, contre une réforme des retraites mais au-delà contre un système d’exploitation injuste et un président et sa Première ministre vomis. Une colère qui enfle. Un pays en passe de s’enflammer.

 

La bonne vieille violence répressive ?

Macron fait comme s’il n’avait rien vu mais il a quand même envoyé contre les manifestants ses flics, par dizaines de milliers et de toutes catégories (CRS, gendarmes, Bac et autres), lourdement harnachés et lourdement armés de gaz lacrymogène, canons à eau, matraques (aux frais du contribuable). Les réseaux sociaux ont inondé la planète de ces images de violences policières à la française, filmées en direct ! Et le régime de Macron a fait procéder à des milliers d’arrestations, de gardes à vue, de déferrements devant la justice – tout particulièrement de militants politiques ou syndicaux, de journalistes, plutôt d’extrême gauche. Contre ceux-là, en catimini, Macron vient de transmettre à la magistrature quelques conseils de sévérité renforcée ! Mais cette relance de la politique répressive, qui voudrait intimider voire terroriser, ne décourage personne ! Des journalistes se demandent si Macron a apaisé ou attisé la colère, par son intervention télé ? Devinez !

Une vraie crise politique, qui l’emportera ?

Macron a franchi un cap hier en traitant les manifestants de « meute », puis de « foule », aujourd’hui de « factieux » qu’il oppose à un « peuple » mythique et bien sage qui se contenterait d’aller voter pour ensuite respecter les institutions et leurs lois scélérates. Ou se contenterait d’un référendum, comme demandent certains, même à gauche ! Mais ce sont les foules de millions de grévistes et manifestants qui font l’histoire, qui défont par la rue ce que les possédants et gouvernants ont voté contre elles. Qui parfois défont des régimes aussi.

Notre lutte collective n’est pas seulement engagée contre une réforme des retraites inique. Elle l’est bien au-delà, contre un ordre social patronal, capitaliste, basé sur l’exploitation du travail humain et toutes les oppressions qu’elle charrie. D’un côté un appauvrissement dramatique, de l’autre des fortunes indécentes. Et il n’y aurait pas d’argent pour les retraites, pour les salaires, pour les indemnités de chômage ni pour des services publics de santé, éducation, transport, logement ? Il est temps que ceux qui produisent toutes les richesses décident de leur utilisation dans l’intérêt général. Pour ce faire, il faut grossir encore les manifestations, amplifier les grèves jusqu’à la grève générale, se saisir de ce rapport de force imposé par nos mobilisations pour nous organiser, à tous les niveaux possibles dans des collectifs, des comités de grève, des assemblées interpros, qui chercheraient à se coordonner et deviendraient des embryons de notre pouvoir à nous tous, travailleurs-travailleuses et jeunes. Ce n’est pas à Macron de décider, c’est à nous de décider… et à nous de nous organiser pour le faire !

Éditorial du NPA du 22 mars 2023

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