Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées à Paris, ainsi que plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue dans les principales villes de la France.
Cette manifestation revient sur la tradition qui débute en 1981 à Paris mais qui reste associée aux émeutes du mythique bar de Stonewall à New York entre manifestant.e.s LGBTI et les forces de l’ordre en 1969. Quelques années plus tard, les manifestations de “fierté” s’organisent dans d’autres villes comme Los Angeles ou San Francisco, avant de se répliquer en Europe.
Le mot d’ordre de l’édition de cette année et la bannière en tête de cortège se prononçaient contre les violences: “depuis dix ans, mariage pour tous, depuis toujours, violence pour tous”. Une porte-parole de l’inter LGBT (entité coordinatrice de l’organisation de l’événement) expliquait que “ le mariage pour tous a mis fin à une inégalité mais n’a pas rendu l’ensemble des LGBT + en France égaux et sereins” (AFP) .
En effet, en accord avec la période réactionnaire qui s’est ouverte pendant le mandat de Macron, les violences se sont accentuées : le rapport de SOS Homophobie a recensé plus de 1500 témoignages des violences, les centres des LGBT ont été la cibles d’attaques, des agressions physiques ont aussi été nombreuses à l’encontre des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou expression de genre. Le jour même de la manifestation parisienne, six jeunes hommes mineurs ont été interpellés par la police pour agression envers une manifestante. Les agressions homophobes et transphobes sont à rebours des manifestations massives pour les droits LGBTI.
Trois minutes de silence ont été observées pendant le cortège pour les nombreuses victimes du VIH.
Moins de washing plus d’engagement
L’inter-LGBT a décidé pour la première fois de l’absence de chars à moteurs thermiques pour une Pride éco-responsable.
Cependant, le mode “éco-responsable” n’avait pas pour objectif de donner une image moins commerciale à l’événement, ni d’écarter la participation des secteurs réactionnaires comme les flics, les organisations sionistes ou encore les multinationales. Cette nouvelle modalité n’a pas eu de grande répercussion sur le message politique de l’événement. Au contraire, cette modalité a permis à certaines organisations disposant de plus de moyens de se déployer dans de grands cortèges avec leur énormes voitures électriques (comme c’était le cas de Europe-Ecologie-les-Verts) et n’a pas contribué non plus à rendre l’événement plus militant. D’ailleurs le grand podium, situé sur place de la République, attirait déjà du monde même avant l’arrivée du cortège. Aucune concession n’a été faite sur le bruit pour la grande scène sonorisée.
Par ailleurs, à l’ exception de certains cortèges, les chants de slogans n’ont pas été nombreux, alors que la politique de Darmanin lgbtiphobes et anti migration impactent fortement les femmes et les population LGBTI migrantes.
De même, les personnes trans galèrent pour l’accès à la santé et sont difficilement intégrées au marché de travail.
Notre fierté c’est de lutter
Las Rojas ont participé au cortège du NPA avec leur banderole “notre fierté c’est de lutter”. Ce cortège assez dynamique et jeune a regroupé des étudiant.e.s et lycéen.n.e.s issu.e.s d’une année entière de mobilisation. Ces jeunes se sont battus aux côtés des travailleuses et travailleurs et dans toutes les instances d’auto -organisation. Iels ont contribué à tisser les liens entre la jeunesse et les différents secteurs de travail pendant des mois et des mois de lutte.
Le cortège a son humble niveau essayait d’établir un dialogue avec les manifestant.e.s, en raison de la montée de l’extrême droite et des enjeux politiques actuels pour faire des enjeux LGBTI une priorité politique. Iels savent qu’il n’y aura pas un monde plus égalitaire sans lutte contre ce système dans son ensemble. Iels savent que contre la violence du capital il y a une urgence de s’organiser avec une perspective révolutionnaire. Sans doute cette jeunesse sera présente lors de nos luttes à venir, pour en finir avec les oppressions, avec toute forme de violence sociale, sexuelle et sexiste.
Cette jeunesse révolutionnaire se prépare dès maintenant pour construire une alternative politique capable de renverser ce système et qui puisse prendre ses affaires en main. Nous vous invitons à nous rejoindre dans nos rencontres d’été révolutionnaires pour préparer nos luttes pour l’émancipation de toutes et tous !