L’autoritarisme en France, un symptôme d’une crise généralisée

Des jeunes de quartiers assassinés, tabassés par la police, une journaliste qui enquête sur l’armée jetée en garde-à-vue, la volonté de mise au pas militariste de la jeunesse : le gouvernement français affirme ses positions autoritaires à droite toute. La situation mondiale instable témoigne d'une recomposition des forces capitalistes : guerre en Ukraine, guerre du Haut-Karabagh, rejet de la France coloniale par les Africains… Les Etats impérialistes resserrent les rangs dans leurs propres pays à grand renfort de propagande militaire. En France, la lutte pour les salaires s’organise pour rappeler l’agenda aux dirigeants.

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Cet été, la répression de l’Etat envers notre camp n’a pas pris de repos. Suite au meurtre de Nahel Merzouk le 27 juin, des révoltes urbaines avaient éclaté dans une grande partie des quartiers populaires en France. Ce meurtre raciste de la policie était précédé de celui Alhoussein Camara le 14 juin. 

 

La police mutile, la police assassine

La répression des élans de colère de la jeunesse a été féroce et a entraîné au moins un autre meurtre raciste de la police, celui de mohammed Bendriss fin juillet à Marseille. Les blessures très graves d’habitant.e.s visé.e.s par la police témoignent de la brutalité sans limite dont est capable un Etat toujours plus autoritaire. L’amputation d’une partie du crâne de Hedi, tabassé à terre par la police en est une illustration terrifiante. Mais l’autoritarisme volontairement de plus en plus marqué par l’Etat français se traduit aussi par la garde-à-vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, et de trois journalistes de Libération convoqués au commissariat de Lille. Tout le monde doit se tenir à carreau. 

 

A bah y’a plus qu’à manifester

C’est pourquoi le samedi 23 septembre, entre 30 000 à 80 000 manifestant.e.s ont crié leur colère face aux crimes racistes de la police. A Paris notre cortège a entonné des slogans pour rappeler que les crimes de la police ne sont pas le fait d’individus isolés mais bien la méthode du pouvoir bourgeois pour se maintenir : “Police Nationale, milice du capital”. Cette manifestation s’inscrit aussi dans la longue lutte du collectif Adama pour la reconnaissance du meurtre d’Adama Traoré par la police, alors que le non-lieu a été prononcé le 1er septembre. “Zied Bouna, Rémi et Adama, on n’oublie pas, on ne pardonne pas“. Le gouvernement ne cesse d’alimenter la colère dans les quartiers populaires en attaquant dès la rentrée sur l’interdiction de l’abaya, un vêtement assimilé à l’Islam qui remettrait en cause la laïcité. C’est une peau de banane jetée à la gauche pour qu’elle s’entredéchire sur des débats stériles sur la laïcité, pendant que Macron fait campagne à la messe avec le pape. 

 

Ouvrir les frontières, faire taire les réactionnaires

Pourtant, aussi bons chrétiens que Macron ou Maréchal-Le Pen veulent paraître, iels ne sont pas prêts à respecter les souhaits du pape pour l’accueil des personnes migrantes. Le débat sur l’immigration est toujours plus cynique. Des élu.e.s du camp Macron se sont même risqués à une tribune pour demander l’accueil des réfugié.e.s, parce que les patrons ont besoin de la migration choisie pour satisfaire des conditions de travail difficiles et des salaires misérables. La meilleure réponse que le monde du travail peut apporter à ces tergiversations, c’est de se mettre en grève tous ensemble. Comme nous l’entendions à la manifestation de samedi : “Français, Étrangers, même patrons même combat, Français, Étrangers, égalité des droits !”. 

 

L’Europe dans la rue : de l’argent pour nos salaires, pas pour vos sales guerres !

Le 13 octobre l’intersyndicale en Europe appelle à une journée de grève pour l’égalité Homme-Femme et l’augmentation des salaires. Nous voulons 2000€ net minimum, avec l’échelle mobile des salaires, c’est -à -dire indexé sur l’inflation. Nous voulons évidemment l’égalité des salaires entre femmes et hommes, et nous serons aussi dans la rue pour l’IVG le 28 septembre, lors de la mobilisation mondiale du droit à l’avortement. Si nous saluons l’initiative d’une grève européenne, il faut se saisir de cette opportunité pour reconduire le mouvement amorcé par la lutte pour les retraites et non pas, comme l’annonce déjà l’intersyndicale, prévoir de ne faire grève qu’une journée. Alors que nos gouvernements n’ont à la bouche que le réarmement face à la menace de la guerre qu’ils attisent eux-mêmes, la solidarité des travailleuses et travailleurs à l’international pourrait remettre nos intérêts au centre, et balayer le nationalisme qui gangrène notre classe. Nous ne voulons pas du Service National Universel qui détourne le budget de l’Education pour abrutir les jeunes. Nous ne voulons pas de la charité des capitalistes, que le gouvernement enjoint à nous vendre les carburants à prix coûtant. Nous voulons sortir de cette spirale infernale, de ces conflits entre capitalistes qui ne connaissent que la guerre et la misère pour relancer leur système. La rentrée de la lutte des classes a bien commencé, nous aussi nous allons serrer les rangs.

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