Dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide l’article 8 etablit que Toute Partie contractante peut saisir les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies afin que ceux-ci prennent, conformément à la Charte des Nations Unies, les mesures qu’ils jugent appropriées pour la prévention et la répression des actes de génocide ou de l’un quelconque des autres actes énumérés à l’article III.
Dans ce cadre, l’Afrique du Sud a saisi la Cour Internationale de Justice, qui se trouve à La Haye, pour accuser Israël et particulièrement son gouvernement de conduire un génocide sur la population palestinienne et demander la prise de mesures conservatoires pour éviter le risque génocidaire, notamment imposer le cessez-le-feu.
La convention définit les critères et les standards légaux pour considérer les actions de l’État comme des actions génocidaires ou qui entraîne un risque de genocide. Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : a) Meurtre de membres du groupe; b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe; c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe; e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.
Depuis jeudi 11 janvier, les plaidoiries des avocates représentantes de l’Afrique du Sud ont ému énormément sur les réseaux sociaux partout dans le monde. Par la seule lecture de l’article 2 de la Convention nous pouvons de nous mêmes constater qu’Israël a clairement des pratiques interdites par l’article, sachant qu’ils forcent des déplacements massifs dans la bande de Gaza pour après bombarder les zones de camps de réfugiés, qu’ils soumettent la bande de Gaza au siège le plus cruel en privant les gazaouis de nourriture et d’eau, à tel point que les gens commencent à mourir non seulement des bombes mais aussi de la famine, qu’ils bombardent des hôpitaux de façon systématique, etc. L’Afrique du Sud affirme avoir eu le soutien de 50 pays après le dépôt de la plainte le 29 décembre 2023.
Israël s’est à son tour défendu le vendredi 12, présentant comme argument, comme depuis le début, son droit à se défendre face au Hamas. Netanyahou a déclaré vendredi qu’il n’acceptera aucune contestation au droit d’Israël à exercer sa violence jusqu’à l’élimination du Hamas, en faisant entendre qu’il n’acceptera pas les mesures de la Cour Internationale de Justice. Il a été soutenu par le gouvernement de l’Allemagne.
Il faut maintenir le niveau des manifestations en solidarité avec le peuple palestinienne, comme cela a était le cas en France et en Europe le week-end du 13 et 14 janvier, et redoubler nos efforts à l’international pour imposer le cessez-le-feu, forçant le rapport des forces actuelles dans lequel les puissances impérialistes soutiennent inconditionnellement l’Etat d’Israël non seulement dans les instances internationales comme le conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi matériellement en fournissant l’argent et les armes pour bombarder Gaza.