Face à la politique nataliste, réarmons-nous contre Macron !

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Par Marie Solet et Marie Pyré

 

Dans sa dernière allocution, Macron a proposé un réarmement démographique. Ces propos sont extrêmement choquants et révoltants, parce qu’ils sont complètement déconnectés de la réalité. Macron va à l’encontre des droits des femmes et des enfants, avec des propos qui choquent l’ensemble de la population. 

Faire des enfants relève avant tout d’un choix personnel et d’un désir privé et intime des individus : il ne s’agit pas de faire des enfants parce que le président l’ordonne. Cela implique d’avoir des garanties matérielles, sociales, économiques, administratives suffisantes, dans un monde qui aujourd’hui est en pleine crise. 

 

Macron, toujours à côté de la plaque 

Le président fait-il l’effort de s’interroger pourquoi enfanter ne fait pas partie des priorités des femmes ? Evidemment non, puisque les femmes sont d’abord très occupées à survivre avec des salaires de misère, des mi-temps subis, des dépendances économico-affectives, des aides d’État qui disparaissent progressivement. 

Pour beaucoup, elles se trouvent encore contraintes dans des environnements familiaux violents et de dépendance économique et affective. A ce titre, les taux des féminicides sont constants et malgré les demandes faites par des associations de lutte contre les violences faites aux femmes, aucun moyen suffisant n’est débloqué pour lutter contre ce fléau. 

Avec la contre-réforme des retraites, les femmes avec des enfants se sont vues pénalisées (fin des annuités pour enfants) et se retrouvent avec des retraites de misère en fin de carrière. L’écart actuel entre les retraites des femmes et des hommes est de 28% (40% en retirant de ce chiffre la pension de réversion). Le travail gratuit et invisibilisé des femmes via le travail domestique ou reproductif est assuré presque exclusivement par les femmes et représente ⅓ du du PBI.

Par ailleurs, la réalité de l’enfance dans le pays ne présente pas de meilleurs perspectives. On estime qu’un enfant sur dix est victime d’inceste en France. Les mères protectrices et les associations qui sont dans l’accompagnement des victimes n’obtiennent aucun soutien de l’État et, tout au contraire, sont attaquées comme c’est le cas de la CIIVISE. Il n’y a pas longtemps, le président même défendait l’honneur d’un célèbre prédateur dont ses propos sont ouvertement d’ordre pédocriminel… et ainsi on continue en Macronie.

 

Ce qui se cache dans la dispute de disposer de nos corps

Pourquoi le gouvernement a-t-intérêt à politiser le corps des femmes ? Pourquoi l’Etat nous dispute-t-il le contrôle sur nos corps ? Encourager la natalité et la parentalité nécessite de les sécuriser, les rendre plus faciles à vivre et plus enviables. Par exemple, en 2021 en France, il n’y avait que 60 places pour 100 enfants de moins de trois ans dans les structures d’accueil formelles. 

Transformer le désir d’enfants en effort de guerre renforce encore la dépossession des corps des femmes, le corps des femmes est ainsi alloué à la patrie. La question c’est de comprendre le fond de cette démarche politique si ce n’est pas finalement pour assurer une participation belliciste de la France dans le conflit mondial qui s’ouvre. 

Le gouvernement veut que les femmes deviennent des usines à précaires sans horizon ni perspective. On nous demande de produire la chaire à canon de demain pour mener à terme les intérêts impérialistes, d’où la politique de faire marcher au pas la jeunesse et de toutes ces injonctions à la maternité. La liberté de disposer de son corps est un prérequis non négociable de l’émancipation des femmes. La liberté de choisir d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants c’est une affaire qui nous appartient entièrement.

Le gouvernement ferait mieux de s’occuper d’allonger les délais de l’IVG et de garantir un vrai accompagnement des victimes, des logements sécurisés et accessibles. 

 

Nos corps nous appartiennent, réarmons-nous contre ce gouvernement !

Les utérus des femmes ne sont pas au service du pouvoir capitaliste et patriarcal. Contre la politique nataliste de Macron, il nous faut construire un mouvement féministe de lutte dans la rue, pour imposer toutes nos revendications. Il faut s’organiser pour mener la bataille. Pour un féminisme révolutionnaire, avec le collectif Las Rojas, réarmons nous contre Macron !

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