
Dans toute l’Europe les agriculteur.trice.s sont mobilisé.e.s pour leurs conditions de vie et de travail, suite aux mobilisations de fin 2023 et une annonce du gouvernement d’une augmentation de la taxe sur le GNR (Gazoil non routier) utilisé pour les tracteurs et autres équipements agricoles, maintenant reportée. Ces mobilisations sont la colère du monde agricole contre les conditions de vie de la barbarie capitaliste.
Une colère mal dirigée
Les médias et la FNSEA veulent présenter les agriculteur.trice.s comme un secteur ayant des intérêts communs à toutes les échelles, que les agriculteur.trice.s français.es auraient des intérêts contre les agriculteur.trice.s étranger.e.s.
La FNSEA qui dirige le mouvement actuel est un lobby agro-alimentaire déguisé en syndicat, comme si les ouvrier.e.s se syndiquaient au MEDEF. Cette dernière dit que la crise paysanne viendrait d’une trop importante régulation de l’Etat empêchant la compétitivité avec les autres pays, tout en tenant en parallèle un discours protectionniste contre l’importation de produits étrangers.
Pas étonnant avec une telle direction que le mouvement des agriculteurs porte une image anti-écologiste que nous trouvons injuste. C’est toujours à ceux d’en bas de payer les conséquences des décisions de la bourgeoisie et du système capitaliste. Attaquons nous aux responsables de la catastrophe écologique : les Total, Carrefour et Nestlé.
Internationalisme et libre-échange
La Confédération Paysanne appelle à l’abrogation de tous les accords de libre-échange à l’échelle mondiale, à retirer la gestion de l’agriculture à l’OMC et à la création d’un statut spécial pour les biens alimentaires. Les accords de libre-échange ont pour objectif le profit des grands groupes, les impératifs alimentaires ne sont pas une considération de l’OMC, il faut une “exception alimentaire”, stocks publics et prix fixe permettraient d’importantes avancés pour les conditions de vie des paysan.ne.s en empêchant que le prix d’achat soit en dessous du prix de revient, permettraient d’en finir avec les pénuries artificielles, les destructions de récoltes pour réguler le marché et le gaspillage alimentaire.
Les groupes agricoles occidentaux appliquent une domination impérialiste sur l’agriculture des pays en cours de développement, seuls les états impérialistes bénéficient pleinement de ces accords : produits agricoles achetés pour une misère, et exportation sans taxe de produits manufacturés (automobiles et électroniques), mise en concurrence des agriculteur.trice.s et paysan.ne.s locaux les forçant à vendre à la baisse leur production. Pour les pays dominés : impossibilité de se développer et diversifier l’économie, surexploitation des ouvrier.e.s agricoles, délocalisation des impacts environnementaux de l’agriculture industrielle.
Il ne peut pas y avoir de gestion internationale de l’agriculture sous le système capitaliste qui profite des frontières. Les ouvrier.e.s agricoles d’Amérique Latine et les paysan.ne.s européen.ne.s ont pour ennemi commun les grosses entreprises et les États qui servent les intérêts de ces dernières.
La crise agricole en France s’inscrit dans la crise mondiale actuelle du capitalisme, les paysan.ne.s sont à l’avant-garde des victimes. Il est important dans ces luttes de rappeler les intérêts de classe et internationalistes contre le corporatisme ambiant. Les actions locales conjointes des bases de la Confédération Paysanne et de la CGT peuvent être un point d’appui pour faire valoir une perspective indépendante opposée aux intérêts bourgeois de la direction de la FNSEA. Alors que les colères se multiplient et que les paysans se mobilisent, la classe ouvrière doit également rentrer dans la bagarre contre le gouvernement capitaliste.
Sources :
Mediapart – L’agriculture française au centre de la crise capitaliste
Confédération Paysanne – Il est temps de sortir du paradigme du libre-échange