Les travailleuses et travailleurs se sont mobilisé.es par dizaine de milliers partout en France pour la grève féministe le 8 mars. 100 000 manifestant.es à Paris selon la CGT, 28 000 selon la police, ont battu le pavé de la place Gambetta à celle de la Bastille.
Les revendications portées sont nombreuses : l’égalité des salaires, de meilleurs salaires pour toutes et tous, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, contre le harcèlement et pour des moyens pour la santé. Las Rojas, collectif féministe, était signataire de l’appel national du 8 mars.
Le NPA et Las Rojas étaient présents avec un cortège bien animé derrière la banderole “Guerres, violences, exploitation : réarmons nos luttes pour notre émancipation !”.
Des manifestantes portaient le foulard vert en solidarité avec les Argentines qui luttent contre le gouvernement d’extrême-droite de Milei.
Gisèle Halimi au Panthéon, IVG dans la Constitution, mais combien de millions pour la santé ?
La colère était elle aussi au rendez-vous dans la rue face à la politique capitaliste offensive du gouvernement Macron. Bruno Lemaire, ministre de l’économie a annoncé vouloir faire 20 milliards d’économies en 2025.
Macron a fait le beau en proposant la panthéonisation de Gisèle Halimi et l’inscription de l’Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution. Cette mesure ne coûte rien puisqu’elle n’est pas suivie d’obligation de moyens. Les coupes budgétaires vont elles bien affecter la santé et l’éducation, et c’est là que ça se joue pour l’égalité et la santé des femmes.
Précisons que dans la 7ème puissance économique mondiale, la France, les femmes peuvent perdre leur bébé faute d’avoir atteint la maternité la plus proche pour accoucher à temps. Ce fut le cas à Die après la fermeture d’une maternité, pour exécuter les sombres coupes budgétaires du gouvernement Macron.
Pour l’avortement ou l’assistance médicale à la procréation (AMP), c’est pareil, les moyens manquent partout et les droits des femmes restent théoriques dans certains territoires. Ce sont 130 centres IVG qui ont dû fermer leurs portes en 15 ans, faute de moyen.
C’est pourquoi les manifestations du 8 mars mettaient en avant ce paradoxe de la société capitaliste. Le collectif “Soignant-es pour Gaza” en tête du cortège parisien était là pour le rappeler.
Un 8 mars sur fond de guerre en Palestine
Cette année, le 8 mars était marquée par la guerre en Palestine. Elle a fait à ce jour 30 717 morts côté palestinien, où les femmes et les enfants représentent 70 % des victimes d’après l’Unicef (plus de 5 350 enfants et au moins 3 250 femmes) ; et 1290 morts en Israël dont 337 femmes et 36 enfants le 7 octobre.
L’association pro-israélienne “Nous vivrons”, fondée après l’attaque du Hamas du 7 octobre, a créé des heurts dans le cortège parisien. Cette association censée dénoncer les violences sexuelles commises par les commandos du Hamas cherche à légitimer le génocide en cours à Gaza. Les militantes “Nous vivrons” ont étaient accompagnées d’hommes masqués les poings hauts prêts à se battre : le service d’ordre du Service de protection de la communauté juive (SPCJ). Les CRS ont laissé les militant.e.s de “Nous vivrons” et le SPCJ se réfugier parmi eux après les altercations avec les manifestant.e.s du cortège qui scandaient des slogans de soutien au peuple Palestinien.
Le rapport de l’ONU du 4 mars indique des « motifs raisonnables de croire que trois viols se sont produits” sur des Israéliennes lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre. Dénoncer ces crimes sexuels commis par le Hamas est légtime si, de la même façon, le viol comme arme de guerre employé par l’armée israélienne depuis le début de la colonisation était comdamné par “Nous vivrons”. La non-remise du prix que devait recevoir l’écrivaine palestinienne Adania Shibli au salon du livre de Francfort pour son roman “Un détail mineur” révèle le deux poids deux mesures selon de quel côté sont les criminels. Ce livre relate l’enquête d’une Palestinienne sur le viol et le meurtre en 1948 par l’armée israélienne d’une Bédouine. Le salon a indiqué reporter la remise du prix, comme si le 7 octobre effaçait des décennies d’atrocités commises par l’armée israélienne sur les femmes palestiniennes.
La présence du groupe sionniste “Nous Vivrons” n’aurait jamais dû être tolérée par les organisatrices à la manifestation.
Qui va faire la vaisselle ? Nous on va faire la révolution !
Nous continuerons de nous faire l’écho des violences faîtes aux femmes de tous pays, et de faire grève pour nos droits ! Ni una menos, pas une de moins, en Espagne comme en France ou en Palestine. Nos solidarités sont internationales et nous occuperons la rue tant qu’il le faudra pour arracher nos droits au forceps, par la grève et par l’action !