
Pourquoi le gouvernement Macron brutalise-t-il et hâte la population calédonienne avec sa réforme coloniale ? Certainement plus parce que la Nouvelle-Calédonie comprend 30% des ressources de nickel dans le monde, et que ce minerai sert dans les batteries électriques et pour l’acier inoxydable que par soucis du vote des “étrangers”. Les puissances mondiales se livrent une guerre sur la production de voitures électriques. L’Etat français veut récupérer la compétence nickel, alors que depuis les accords de Nouméa en 1998, elle revient à la Nouvelle-Calédonie.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a présenté un « pacte nickel ». C’est soi-disant pour faire sortir de la faillite trois usines métallurgiques du territoire, spécialisées dans le traitement du nickel. L’un des arguments utilisé, c’est que le nickel de Nouvelle-Calédonie serait moins rentable que celui d’Indonésie en raison des salaires plus élevés des néo-calédoniens. Les pieds nickelés dans cette affaire, ce ne sont pas les travailleuses et travailleurs du nickel, mais les capitalistes qui s’attendent à des profits faramineux !
L’industrie du nickel emploie un quart des habitants de l’île. Le Maire demande explicitement à la Nouvelle-Calédonie d’autoriser davantage d’exportations des minerais bruts. C’est purement et simplement une politique coloniale extractiviste !
Les Kanak ont raison de se révolter, Macron et sa clique veulent les spolier en laissant leur île en proie aux pollueurs. A cause des activités minières d’extraction et de traitement du nickel, la Nouvelle-Calédonie émet autant de CO2 par habitant que les États-Unis !
Mais ce n’est pas parce qu’ils subissent cette pollution que les habitant.e.s bénéficient des retombées économiques. La population Kanak demeure très pauvre. La théorie du ruissellement de Macron en Nouvelle-Calédonie, c’est le ruissellement des eaux d’usine acides dans les fleuves et l’Océan.
En 2014, au moins 100 000 litres de produits toxiques et d’acide chlorhydrique ont été déversés dans une baie au sud de l’île. L’entreprise coupable, Vale, n’a été condamnée qu’à 2000 euros d’amende tandis que les jeunes de la tribu de Yaté qui s’étaient révoltés ont eu le droit à de la prison ferme.
Une autre menace pèse sur la Nouvelle-Calédonie. Le barrage de Goro dans le sud est similaire à celui de Brumadhino au Brésil, construit par la même entreprise Vale. Le barrage brésilien a cédé en 2019, faisant 300 morts et a déversé des boues de métaux lourds dans les cours d’eau de cinq États brésiliens. Peu de temps ensuite, en 2021, Vale a vendu l’usine néo-calédonienne. Les fabricants ont-ils autant confiance en leur barrage qu’ils essayent de le faire croire ? L’usine a été reprise, sur fond du référendum de 2021, par un consortium, dont 51% aux collectivités néo-calédoniennes.
Les travailleur.euse.s kanak, et celleux qui, venant d’îles d’Océanie ou du Vietnam, doivent pouvoir décider elleux-mêmes de la poursuite ou non de l’exploitation du nickel, comme des conditions de sa production. Pour cela, vive les révoltes contre le colonialisme français et pour l’expropriation des pollueurs !