
Pour les Jeux Olympiques plus de 3000 étudiant.es ont été délogé.es de leurs résidences CROUS pour y accueillir des policiers, ces derniers s’étant manifesté de l’état indignes des logements : insectes, moisissures, etc… Un rapide plan de relogement avait été mis en place. Mais pour les étudiant.es, la rentrée c’est le retour dans ces mêmes logements insalubres avec en plus une augmentation des loyers.
85% des étudiant.es sous le seuil de pauvreté
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 le coût moyen de la vie étudiante a augmenté de 27.76%, il faut en 2024 à un.e étudiant.e 1158€ par mois contre 836€ en 2017. 1158€ c’est très exactement le seuil de pauvreté, pourtant 85% des étudiant.es vivent en dessous avec en moyenne 626€ par mois. Les causes de cette augmentation sont principalement les mêmes que pour le reste de la population : inflation des prix de l’énergie, de l’alimentation, des loyers (dont ceux du CROUS), des transports, etc…
Mais le gouvernement cherche à protéger le toujours plus inégalitaire système d’enseignement supérieur face à l’inflation en faisant payer les étudiant.es : dégel des frais d’inscription, augmentation de la CVEC, désindexation des aides sociales étudiantes sur le coût de la vie. Alors qu’il promettait l’année dernière plus de 500 millions d’euros d’investissement pour les bourses, c’est seulement 220 millions qui ont été déployés. Il participe ainsi à la précarisation de plus en plus poussée des étudiant.es, il s’agit d’une violence et d’un message envoyé aux étudiant.es issu.es de la classe ouvrière : que notre place n’est pas dans les amphis et les salles de classe.
Face à cela nous devons demander la défamiliarisation des bourses, une réforme structurelle du CROUS (seul service public étudiant), la pérennisation des repas à 1€ pour toustes; la mise en place d’un droit à la réussite avec un statut spécial pour les étudiant.es travailleur.euses, ne plus attribuer les bourses selon l’assiduité et permettre autant de redoublement que nécessaire et enfin un statut social jeune adulte qui commence à 18 ans jusqu’à l’obtention du premier emploi stable avec la mise en place d’une prime d’autonomie mensuelle égale au SMIC.
Toujours de plus en plus de sélection
Cette année c’est 85 000 étudiant.es qui se retrouvent sans affectation, dont un nombre plus élevé chez les ancien.nes lycéen.nes de filières technologiques et professionnelles; iels se retrouveront à la rentrée dans des formations qu’iels n’avaient pas voulus pour souvent se réorienter à la fin de la première année. C’est le cas à Paris 8 où plusieurs centaines d’étudiant.es viennent demander une formation à la commission dérogatoire, le résultat d’une lutte contre contre la sélection et la mise en place de Parcoursup en 2018, mais celle-ci refuse de plus en plus de dossier, à la rentrée 2023 elle en refusait 80%. De plus en plus de jeunes candidatent pour trouver une formation mais aucun moyen n’est mis en place pour qu’iels y aient accès, toutes les formations sont déjà à leur limite.
Des cas de refus de redoublement ont déjà été recensé dans plusieurs universités alors que les motifs de ceux-ci allait des problèmes de santé au décrochage pour causes de précarité ou de job étudiant.
La chasse aux étudiant.es étranger.es
Grâce à de nombreuses luttes contre la sélection et la mise en place de Parcoursup en 2019 plusieurs universités n’avait pas pu mettre en place l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.es extra-européen.nes du dispositif « bienvenue en France » mais elles commencent au fur et à mesure à les mettre en place pour faire face à la toujours plus grande diminution de leur budget et que la Loi Immigration prévoyait d’imposer cette augmentation à tous les établissements.
2770€ pour une licence et 3770€ pour un master, c’est ce que doivent débourser les étudiant.es étranger.es qui se trouvent dans les université appliquant les frais différenciés, un coup de couteau en plus pour celleux qui n’ont déjà pas accès aux bourses, aux aides sociales ou d’argent venant de leur pays d’origine, la majorité étant originaires de pays sous domination impérialiste et colonies françaises. Pour ces étudiant.es le coût de la vie est supérieur à la moyenne et un emploi est obligatoire pour survivre.
Une jeunesse précaire c’est ce que veut l’État pour fournir une main d’œuvre exploitable au patronat, des étudiant.es à qui il faut un job pour continuer les études et d’autres qui seront contraint.es des les arrêter pour faute de décrochage leur bloquant ainsi l’accès aux emplois dits qualifiés. Comme partout ailleurs l’extrême-droite vient se présenter comme la solution face aux dégradations de l’université publique, ses représentants : l’UNI et la Cocarde pointent les étudiant.es étranger.es, les militant.es Palestine et toutes les idées progressistes. La solution viendra de nos luttes et de notre auto-organisation pour une université ouverte à toustes sans aucune sélection et discrimination.