
Environ 3 000 bipeurs et talkies-walkies utilisés par le Hezbollah ont explosé le 17 et 19 septembre au Liban et en Syrie. Les attaques simultanées ont fait 37 morts, dont deux enfants, et autour de 3500 blessé.e.s sont à déplorer, dont 300 en état grave. Le New York Times indique que l’armée israélienne aurait piégé les bipeurs avec des explosifs.
Nétanyahou frappe le Liban au cœur
Dans la première salve d’attaques sur les appareils de communication, la majorité des morts étaient des membres du Hezbollah. Puis l’armée israélienne a déclaré avoir atteint en un jour « environ 1.600 cibles terroristes dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa ». Elle plonge le Liban dans la guerre, semant la terreur partout. Le bilan est aujourd’hui de plus de 550 morts sur ces derniers bombardements, et 1600 blessé.e.s.
Beyrouth a été frappée alors que la ville porte encore les stigmates des guerres passées et de l’explosion de 2020. Des centaines de milliers d’habitant.e.s du sud-Liban s’enfuient sur les routes du nord saturées, après que Nétanyahou les ait exhorté de partir, avec les mêmes propos qu’il avait tenu contre les Palestinien.ne.s.
Le Liban, un pays meurtri rattrapé par la guerre
Les Libanais.e.s n’en finissent plus de traverser les catastrophes. Après des années de conflits, l’explosion industrielle dans le port de Beyrouth en 2020, une hyperinflation et maintenant le retour de la guerre, les sept plaies du capitalisme s’abattent sur les populations libanaises.
La livre libanaise a chuté de plus de 98 % de sa valeur par rapport au dollar depuis 2019. Le taux de pauvreté atteint près de 50% de la population, selon la Banque mondiale. Le pays, sans président, vit sous l’influence de l’Iran, par l’intermédiaire du Hezbollah.
Le Hezbollah (« Parti d’Allah » en Arabe), est un parti politique et un groupe paramilitaire islamiste chiite libanais, sous le contrôle du Conseil central du djihad.
Ce groupe dit avoir envoyé des roquettes sur l’artillerie israélienne à la frontière sud du pays à la suite des attaques de bipeurs. L’armée israélienne a aussi attaqué des infrastructures du Hezbollah dans le sud-Liban à la suite. Le Liban, sans président, se prépare à la guerre. Les dirigeants envisagent des plans d’approvisionnement en cas de propagation du conflit.
Guerre sans frontières
La guerre ne se limite donc plus du tout à la bande de Gaza. Une militante américano-turque, Aysenur Ezgi Eygi, a aussi été tuée par les soldats israélien, une demi-heure à la suite d’une manifestation en Cisjordanie occupée le 6 septembre. Biden a dû se fendre de déclarer “inacceptable” ce meurtre, sans pour autant contraindre Nétantahou à quoi que ce soit.
Après les diverses plaidoiries des chefs d’Etat à l’Assemblée générale des Nations unies le 24 et 25 septembre, ou les Erdogan et les Macron s’émeuvent du sort des Libanais.e.s, les paroles ne seront pas suivies des faits. A Gaza, plus de 41 000 personnes ont été exterminées par l’armée de Nétanyahou et ses alliés.
Comme pour Gaza, le conflit va poursuivre son enlisement. Le gouvernement israélien et son armée, jouissant de l’immunité de la période électorale états-unienne, s’engagent dans une guerre sans fin.
Les travailleur.euse.s de la région devront unir leurs forces et dépasser les clivages instrumentalisés par les chefs de guerre pour s’extirper de l’horreur que les puissants leur promettent. Solidarité avec les peuples du monde entier !
Sources
www.washingtonpost.com/world/2024/09/11/american-activist-aysenur-eygi-killed-idf-west-bank/