Michel Barnier a choisi son équipe de combat contre les travailleurs avec la nomination de ses nouveaux ministres. Il s’agit d’un gouvernement réactionnaire, avec plusieurs agents directs de la bourgeoisie française, des homophobes de la « Manif pour tous » et des responsables de la politique coloniale de la France en Afrique. Alors que la gauche syndicale et politique ne propose aucun plan de bataille à la hauteur des attaques à venir, il est nécessaire de s’organiser contre le nouveau gouvernement et son offensive patronale, pour dégager Macron, Barnier et tous les réactionnaires.
Un gouvernement de combat contre la classe ouvrière
Macron a décidé de choisir un Premier ministre réactionnaire, homophobe, anti-migrants et bien ancré à droite. Un coup de force anti-démocratique pour envoyer Michel Barnier à Matignon, un politicien issu des Républicains, soit le groupe le plus petit à l’Assemblée Nationale, avec le soutien du parti de Marine Le Pen. Ce nouveau gouvernement, composé principalement par des républicains et des macronistes, se prépare à s’attaquer brutalement aux travailleurs avec un plan d’austérité budgétaire et des mesures répressives et xénophobes.
Pour donner le ton du message à faire passer, Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l’intérieur a déclaré ce lundi matin : « Rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre. Je crois à l’ordre, comme condition de la liberté. Quand il n’y a pas d’ordre, la liberté est menacée ». Il a ajouté : « Le message des Français est clair : les Français veulent plus d’ordre dans la rue, d’ordre aux frontières » ou encore : « J’ai un objectif, parce que comme des millions de Français, je pense que l’immigration massive ça n’est pas une chance pour la France et ça n’est même pas une chance pour ces migrants qu’on envoie parfois périr en pleine mer ».
Le message est clair. Le gouvernement cherche à durcir les conditions de vie des migrants, avec des attaques xénophobes. Aux discours menaçants pour la fermeture des frontières, le Premier ministre ajoute de son côté la nécessité de créer un ministère de l’immigration pour s’attaquer aux droit des étrangers.
Toutes ces attaques ont lieu dans un contexte de montée béliciste avec le but de renforcer le discours nationaliste, alors que le gouvernement d’Israël sème la terreur au Liban avec des frappes qui ont provoqué deja des centaines de morts.
Pour le reste du casting des ministres, nous ne trouvons que des pépites. Par exemple, Agnès Pannier-Runacher a été nommé au ministère de la transition énergétique, une politicienne dont sa famille a fait fortune dans le pétrole, situation qui a provoqué deja des scandales liés aux conflits d’intérets. Anne Genetet à l’Education, une macroniste sans aucune expérience dans le domaine de l’enseignement. Pour sa part, Laurence Garnier a été nommée à la Consommation, malgré qu’elle était initialement prévue pour le ministère de la famille après son passé anti-IVG et anti-mariage égalitaire. Dans le même sans, Patrick Hetzel a lui été nommé au ministère de l’Enseignement supérieur. Député LR, il s’était prononcé contre le mariage pour tous et a voté en début d’année contre la constitutionnalisation de l’IVG. Des votes identiques à la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.
Les nominations vont clairement dans le sens de constituer un gouvernement réactionnaire, prêt à s’attaquer aux travailleurs et aux classes populaires. Avec Michel Barnier et le soutien des républicains et de l’extrême droite, Macron cherche à approndir sa politique anti-ouvrière avec des coupes budgétaires et des avancées réactionnaires.
Dégageons Macron, Barnier et tous les réactionnaires !
Alors que le gouvernement confirme sa derive droitière, la résistance que la gauche parlementaire propose reste loin d’être à la hauteur de la situation pour se préparer à affronter les attaques à venir. De son côté, Mélenchon et la France Insoumise insistent avec la politique du «bluff» parlementaire, avec la proposition de la destitution institutionnelle de Macron. Il s’agit d’une procédure qui n’a aucune possibilité d’aboutir à quelque chose.
Nous ne pouvons pas penser à dégager Macron du gouvernement avec des articles et des motions parlementaires, qui ne sont même pas suivis par l’ensemble de leur propre groupe parlementaire issu du front populaire. LFI a tenté une manifestation ce samedi dernier pour soutenir cette démarche institutionnelle, avec une très faible affluence. Les rues vides et la guerrilla parlementaire, le contraire d’une politique pour armer les travailleurs, la jeunesse et les secteurs opprimés de la société pour lutter contre le gouvernement Macron-Barnier.
De leur côté, les directions syndicales jouent au dialogue social et à la conciliation des classes. La leader de la CGT, Sophie Binet, a participé recemment à un débat avec les patrons du MEDEF, durant lequel ils sont plutôt exprimer leurs accords. Débattre gentilement avec les capitalistes, ce n’est pas une méthode d’organisation pour la lutte.
Dans ce contexte, les directions syndicales appellent à une journée de mobilisation et de grève le mardi 1er octobre. Même si à la tête des syndicats, la journée est prévue comme une action isolée pour faire semblant de mobiliser et poursuivre le dialogue social, elle pourrait représenter un point d’appui pour mettre en marche le mouvement social dans la bataille contre le gouvernement. Dans ce sens, l’appel des organisations de jeunesse reste plus combatif en dénonçant correctement le « coup de force anti-démocratique » et en exigeant la « démission de Barnier et Macron ».
Il est nécessaire de participer à cette journée de mobilisation et de commencer à s’organiser dans les lieux d’étude et de travail pour dégager Macron, Barnier et tous les réactionnaires. A l’image des révoltes sociales en cours en Martinique ou en Kanaky, prenons les rues contre le gouvernement pour imposer nos revendications. Il est nécessaire de poursuivre la mobilisation dans la rue, les grèves et le blocage de l’économie, pour en finir avec ce gouvernement capitaliste et réactionnaire.