Cap sur l’austérité, le gouvernement Barnier ménage les bourgeois et s’attaque à la classe ouvrière

60 milliards, c’est la prévision d’économie prévue à tous les étages par Barnier. Loin des effets d’annonce sur une hypothétique taxation des plus riches, c’est bien la classe ouvrière qui est visée, puisque une grande partie de cette cure d’austérité ne se manifestera pas par une hausse des impôts des plus aisés mais bien par des coupes budgétaires sur les budgets de l’Etat.

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Eric Tschaen/REA

Le gouvernement veut tailler dans les finances publiques, après la constatation d’une sérieuse dérive des comptes. La gestion de Bruno Le Maire n’aurait pas été si vertueuse qu’il le prétend partout sur les plateaux télé. Le gouvernement Barnier s’occupera donc d’assainir ce qui a été fait. La pandémie de covid 19 et les mesures, parfois nécessaires, ne peuvent pas, à elles seules, expliquer le trou que les gouvernements successifs de Macron ont laissé dans les finances publiques. Ce sont bien les cadeaux offerts à la grande bourgeoisie qui sont en cause. Suppression de l’ISF, cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et autres passes droits accordés aux plus fortunés, Macron n’a pas démérité pour obtenir son titre de président des riches.  

Michel Barnier et sa clique nous proposent, par conséquent, une bonne vieille cure d’austérité digne des grandes années post 2008, sur la base de la sacro-sainte règle des 3% de PIB imposé par l’Union Européenne. Le “monde d’après” a fait son temps, vive le monde d’avant ! Pour cela, il faut économiser et c’est prêt de 41 milliards d’économies qui sont prévues en 2025, sur les 60 milliards nécessaires. Ce ne sont donc pas les hausses de recettes qui vont financer le trou des finances mais bien une amputation dans les services publics. 

 

La sécurité sociale dans le viseur

Pour commencer, c’est bien entendu la sécurité sociale qui va trinquer avec des coupes budgétaires à hauteur de 15 milliards d’euros.  

Les retraité.e.s vont évidemment être mis.e.s à contribution avec un gel des pensions sur les six premiers mois de l’année 2025. Cela représente une économie de 3,6 milliards d’euros, cela impactera directement 5% des retraité.e.s les plus pauvres avec une baisse de leur niveau de vie global de 1% chaque année. Reporté à l’inflation, les retraité.e.s proches du niveau de vie médian perdraient près de 300€ par an, une somme énorme pour la plupart d’entre nous. Cette coupe est clairement une nouvelle attaque contre les plus précaires. Même si les retraité.e.s les plus aisé.e.s seront mis à contribution, iels seront proportionnellement beaucoup moins impactés par cette baisse. 

Côté sécurité sociale, une baisse des remboursements est prévue, passant de 70% à 60% chez les médecins et les sages-femmes. Le gouvernement transfère ainsi 10% de la prise en charge aux mutuelles privées, touchant directement les plus précaires d’entre nous, les chômeur.euse.s, les étudiant.e.s et les 2.5 millions de personnes sans couverture maladie dans le pays. Iels vont aussi économiser sur les indemnisations journalières des arrêts maladie. Les travailleur.euse.s fréquemment malades, bien souvent à cause de métiers pénibles, non content.e.s d’être constamment stigmatisé.e.s par la société dans le cadre de leurs emplois, vont se voir amputé.e.s d’un revenu auquel iels cotisent … 

Les différentes économies sur la sécurité sociale présentées ici, ne sont évidemment pas exhaustives. Elles représentent une attaque d’une brutalité inouïe sur la classe ouvrière de la part de la bourgeoisie. La sécurité sociale, acquise de haute lutte par les travailleur.euse.s, se retrouve à nouveau rabotée et ébranlée par les attaques d’une bourgeoisie toujours plus décomplexée. 

 

L’éducation et les quartiers populaires directement impactés par les mesures d’austérités

Ces rabots sont le coup de massue supplémentaire pour l’école publique et les quartiers populaires. Ce ne sont pas moins de 4000 postes qui seront supprimés dans l’enseignement pour l’année 2025. La France est déjà championne d’Europe des classes surchargées. Le gouvernement Barnier poursuit

la descente aux enfers des personnels de l’éducation nationale déjà très impactés par les réformes des dernières années. Ce ne sont évidemment pas les bourgeois qui seront touchés, iels ont déjà fui le secteur public depuis bien longtemps pour parquer leurs enfants dans des gated communities éducatives pour riches à l’image de feu la ministre de l’éducation nationale Amélie Oudéa Castéra. Là encore les plus précaires, c’est-à-dire les banlieues, seront les grandes oubliées, puisque les réseaux d’éducation prioritaire (REP) seront évidemment touchés par cette baisse des effectifs.

 

C’est sans compter sur les baisses massives de budget pour les quartiers politiques de la ville (QPV), qui vont se voir privés de 14% de leurs financements en 2025, passant de 639,5 à 549,6 millions d’euros par an. Cela en plus de l’affaiblissement des collectivités territoriales, déjà exsangues, en leur supprimant 5 milliards d’euros en 2025. Les coupes sont dures quand on sait que ce sont ces dernières qui financent une partie des aides allouées aux associations de territoire, qui agissent directement dans les QPV. C’est un encouragement à l’appauvrissement des travailleur.euse.s sociaux.ales, personnels parfois déjà en grande précarité. Les baisses à venir signifient un désengagement massif et durable de l’Etat dans des quartiers et des espaces où les inégalités frappent déjà de plein fouet la population. Cela signifie aussi une disparition de certains services publics assurés par les collectivités et une fragilisation du tissu associatif pourtant vital au mieux vivre des QPV. 

Nul doute que le choix fait par Macron de mettre aux commandes un gouvernement de droite dure mêlant à la fois racisme décomplexé et austérité budgétaire pleinement assumé, lui permettra de déplacer encore un plus vers la droite la fenêtre d’Overton (périmètre de ce qui peut être dit au sein d’une société).

Par stratégie électorale, Macron, chien de garde de la bourgeoisie, devient le marchepied de l’extrême droite. Il ne manquera pas de capitaliser sur la misère sociale engendrée.

Organisons-nous pour stopper le gigantesque hold-up en cours à la tête de l’Etat ! Ils veulent nous déposséder de ce que nous avons acquis par la lutte ? Reprenons ce qui nous revient de droit ! Une seule réponse face au capitalisme et à ses sbires : prenons aux bourgeois les moyens de production et le pouvoir pour la classe ouvrière !

 

Sources : 

 

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