
Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah depuis plus de 30 ans, a été tué le 27 septembre au prix du massacre de 300 civils autour. La mort de Yahya Sinouar, chef du Hamas, est elle décrite avec précision dans les médias, comme si c’était une démonstration d’une partie de Call of Duty. Si l’armée israélienne est fière d’avoir éliminé des hauts dirigeants du Hamas et du Hezbollah, cela ne suffit apparemment pas à amorcer la fin de la guerre.
Les objectifs de guerre sans limites de Netanyahou
Ce dimanche 20 octobre, l’armée israélienne a bombardé plusieurs dizaines de cibles désignées comme abritant des membres du Hezbollah. Dans le sud du Liban , se sont cinquante villages qui ont été touchés.
L’objectif de Netanyahou d’une « victoire totale » contre le Hamas ne semble pas se réduire à la destruction de la direction du Hamas. Son ambition sioniste se sert de l’attaque du 7 octobre comme du prétexte qu’il lui fallait pour se maintenir au pouvoir, et annexer la bande de Gaza et le sud Liban.
Biden, Macron, Scholz et Starmer ont communiqué vendredi 18 octobre sur la nécessité de mettre fin à la guerre, après la mort de Sinouar. Ce même jour, l’armée israélienne avance des troupes supplémentaires près de la frontière libanaise. En réalité, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne n’ont aucunement l’intention de lâcher leur allié du Proche-Orient.
Le 20 octobre, un bulldozer de l’armée israélienne a attaqué une tour d’observation de l’ONU à Marwahine dans le sud Liban, signe que Netanyahou n’a pas l’intention de faire semblant d’écouter les messages d’apaisement des gouvernants occidentaux. Le gouvernement israëlien prétend de son côté avoir visé une « cible » du Hamas.
Pourtant la Finul et l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) ne sont pas les seuls à être frappés sciemment par l’armée israélienne.
Le gouvernement israélien assèche, affame, bombarde
Quatre travailleurs humanitaires de l’ONG Oxfam ont été assassinés le 19 octobre dans une frappe israélienne à Khan Younès. Ils s’apprêtaient à réparer une infrastructure d’eau et leur déplacement était déclaré aux autorités israéliennes. L’armée israélienne a ouvert une enquête sur ce qu’elle appelle un « incident », alors que la voiture était clairement identifiable.
Le même jour, samedi 19 octobre, le bombardement de l’armée israélienne sur la ville de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, a tué 87 personnes. Au moins 42 603 Palestinien.ne.s, majoritairement civils, ont été assassiné à Gaza depuis un an.
Mais le plan du gouvernement israélien, ce n’est pas seulement de tuer par les armes. Il assèche et affame tout le territoire. En ce début de la récolte des olives en Cisjordanie, dont dépendent 100 000 familles palestiniennes, les groupes d’extrême droite israéliens harcèlent les travailleur.euse.s. Une Palestinienne qui récoltait les olives de son oliveraie a été assassinée par un Israélien le 17 octobre.
Netanyahou ne connaît aucune limite. Est-ce que les dirigeant.e.s États-Uniens mettront un coup d’arrêt au financement de cette guerre, où continueront-ils de sponsoriser l’expansion d’Israël ?
Les faiseurs de rois états-uniens ne veulent pas stopper la guerre, l’union des travailleur.euse.s les y contraindra
Les troupes états-uniennes sont restées presque neuf ans en Irak lors de la deuxième guerre du Golfe, de 2003 à 2011. Cette guerre fut amorcée sous le même prétexte de lutte contre le terrorrisme que celle de Palestine que nous vivons. La guerre d’Irak avait aussi pour objectif d’anéantir les forces opposées à Israël.
L’issue de la guerre en Palestine et au Liban n’est certainement pas entre les mains des dirigeants états-uniens, qui maintiennent la région en état de guerre permanente, en montant les communautés les unes contre les autres. Les Libanais.e.s subissent des conflits cycliques tous les dix ans depuis que les colons français leur ont laissé une organisation politique empoisonnée, basée sur la division confessionnelle.
Kamala Harris ne stoppera pas d’elle-même le massacre si elle remporte les élections aux Etats-Unis, pas plus que Barack Obama n’avait mis fin à la guerre en Irak amorcée par Georges W. Bush. Obama est même le président qui a fait largué le plus de bombes sur l’Irak, il a passé l’intégralité de ses deux mandats en guerre.
Si Trump l’emporte, la situation sera d’autant plus imprévisible et explosive. Quelque soit l’issue des élections états-uniennes, ce sont les travailleur.euse.s uni.e.s à travers le monde qui pourront mettre fin à la barbarie.
Les guerres, alimentées pour des gisements de pétrole au Moyen-Orient, entraînent la haine entre les communautés et confessions à son paroxysme, aiguillonnée par les capitalistes. Les travailleur.euse.s peuvent briser cette roue infernale en cherchant à s’unir par leur intérêt de classe, au-delà de l’instrumentalisation des conflits par les capitalistes.
Pour permettre les conditions d’une Palestine libre, socialiste et laïque, exigeons le cessez-le-feu immédiat ! Exprimons notre solidarité avec les peuples opprimés du monde entier par des manifestations massives et des grèves !
En France aussi, l’Etat réprime. Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais communiste pour la Palestine, est le plus vieux détenu politique d’Europe, dans les prisons française depuis 40 ans et libérable depuis 1999.
Réunissons-nous le jeudi 24 octobre à Paris, à 19h devant l’Hôtel de ville pour exiger la libération de Georges Abdallah !
À Paris, rassemblement : « 24 octobre 1984 – 24 octobre 2024 / 40 ans de prison, toute une vie de combat ! Libérons Georges Abdallah ! »
Sources
Articles de Rami Abou Jamous, l’Orient XXI. https://orientxxi.info/dossiers-et-series/7620,7620