
En dépit d’une explosion des plaintes (+282% entre 2018 et 2022), les violences sexuelles restent massivement impunies. 94% des affaires de viol ont été classées sans suite en 2021, une statistique effarante qui souligne l’échec des dispositifs actuels à répondre à ce problème social massif.
Une cinquantaine d’organisations, dont des syndicats, associations défenseuses des droits humains et expert.e.s ont donc mis en commun leurs connaissances et leur expérience de terrain pour élaborer près de 130 propositions législatives, réglementaires, budgétaires, entre autres pour lancer la Coalition pour une loi cadre intégrale contre les violences sexuelles.
D’après leur enquête, les faits enregistrés pour violences sexuelles ont explosé mais le nombre de condamnations reste extrêmement faible. 94% des affaires de viol ont été classées sans suite en 2021. Rappelons le fait que la moitié de ces violences sexuelles sont perpétrées par un conjoint ou un ex-conjoint. Cette impunité s’ajoute au manque criant de moyens alloués à la lutte contre cette réalité et pour accompagner les victimes.
Lors des diverses prises de parole, les manifestantes se sont exprimées contre les violences sexuelles dès la petite enfance et ont rappelé le contexte intime et familial dans lequel ces violences émergent. La dénonciation du système patriarcal et de la dynamique de domination ne cesse pas d’être une constante puissante dans la socialisation depuis le plus jeune âge. Les manifestantes ont fait allusion à l’instrumentalisation du récent féminicide de Philippine en dénonçant l’appropriation par les secteurs réactionnaires du gouvernement qui veulent justifier le durcissement de la nouvelle loi immigration.
A plusieurs reprises a été évoquée la nécessité urgente d’une loi cadre et d’un budget conséquent pour lutter contre les violences.
Nous avons rappelé l’importance de l’ouverture des frontières, la régulation et l’insertion dans le monde du travail des personnes victimes de violence dans la continuité du mouvement.
Par ailleurs, nous avons fait remarquer qu’ au-delà des avancées institutionnelles, il est fondamental d’exercer une pression par la base et dans la rue afin de conquérir nos droits et d’obtenir nos revendications.
Nous avons profité de cette prise de parole pour transmettre notre solidarité internationaliste avec les déplacé.es et victimes de la guerre, du génocide ainsi que celles et ceux qui se battent contre les gouvernements réactionnaires partout dans le monde.