Le vendredi 1er novembre, la réunion-débat Vers une nouvelle ère de crises, guerres et révolutions, organisée par le courant international Socialisme ou Barbarie à rassemblé une cinquantaine de personnes à Paris. Roberto Sáenz et Yvan Lemaître y ont débattu de l’analyse qu’ils font de la situation mondiale et de comment y intervenir.
Roberto Sáenz est membre de la direction du Nuevo MAS en Argentine et du courant international Socialisme ou Barbarie. Il est en Europe pour la présentation de son nouveau livre : Le Marxisme et la transition socialiste. Yvan Lemaitre est membre du courant politique Démocratie Révolutionnaire participant au NPA-Révolutionnaires, et membre de la direction du NPA-R.
Pour commencer, Roberto Sáenz a observé deux dynamiques contradictoires à l’œuvre dans le monde. A la fois, les discours d’extrême droite progressent à l’international, mais les mobilisations des jeunes, des femmes, du mouvement anti-raciste, ou encore du mouvement LGBTI, rassemblent des centaines de milliers de travailleur.euse.s, comme dans les Prides.
Pour sa part, Yvan Lemaitre a souligné que nous sommes maintenant dans un siècle où le soulèvement des masses des pays colonisés a instauré un rapport de force dans lequel les pays impérialistes ont peur de l’immigration, car les dirigeants craignent la capacité des travailleur.euse.s étranger.e.s à mobiliser. C’est une situation dans laquelle le capitalisme tente de faire avancer la machine de guerre et les processus de militarisation en Europe. Cette situation appelle le mouvement révolutionnaire à se renouveler démocratiquement pour pouvoir mener une action collective.
De son côté, Roberto Sáenz a insisté sur la caractérisation d’une crise multiple du capitalisme aujourd’hui, ainsi que d’une polarisation croissante en cours entre les classes sociales. Face à une extrême droite parlementaire et extraparlementaire, les propositions uniquement parlementaires de la gauche institutionnelle se trouvent insuffisantes pour faire face aux attaques capitalistes.
Cette polarisation, bien qu’inégale, existe dans le contexte d’une crise d’alternatives encore présente, qui révèle les iniquités entre les facteurs objectifs et les facteurs subjectifs. Construire des partis et des courants révolutionnaires est une tâche à l’ordre du jour pour faire avancer la conscience politique des révoltes ou des mobilisations anticapitalistes vers une conscience révolutionnaire.
Dans ce sens, plusieurs débats stratégiques réapparaissent, avec toute l’actualité des leçons classiques du marxisme, comme celui sur la réforme ou la révolution, sur la construction du parti et sur le bilan de l’expérience du XXe siècle. Pour relancer une perspective communiste révolutionnaire au XXIe siècle, il est nécessaire de repenser la théorie marxiste nous-mêmes, en reprenant les classiques, mais en faisant également le bilan de l’expérience du siècle dernier. Il est nécessaire d’étudier les révolutions anticapitalistes non socialistes, les expériences des Etats bureaucratiques, de la bureaucratisation de l’Union Soviétique et du phénomène du stalinisme. Il est fondamental de comprendre et de repenser la théorie et la stratégie pour construire les révolutions à venir.