Les sœurs Mirabal et le 25 novembre

Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, une histoire de répression et de violence sexiste.

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Article sur la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, paru dans Izquierda Web.

 

Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal (Patria, María Teresa et Minerva) rendent visite aux dirigeants emprisonnés Manuel Tavárez et Leandro Guzmán, opposants au régime dictatorial de Trujillo en République Dominicaine. En cours de route, elles ont été interceptées par un commando de Trujillo, kidnappées, battues et asphyxiées dans la voiture dans laquelle elles se transportaient. Pour prétendre qu’il s’agissait d’un accident, les agresseurs ont renversé le véhicule sur une falaise avec les corps à l’intérieur.

Le dictateur a ordonné l’assassinat des soeurs Mirabal non seulement parce qu’elles étaient les épouses des dirigeants ou en raison d’une manifestation de despotisme, de machisme et d’agressivité, mais la raison de leur mort était liée au fait qu’elles étaient à l’initiative du mouvement du 14 juin, une organisation de gauche qui cherchait à renverser le tyran.

 

La dictature de Trujillo et le mouvement du 14 juin

« Aucun dirigeant actuel ne détient autant de pouvoir que Trujillo (…) Le général Franco en Espagne, que Trujillo admire, tolère une certaine dissidence ; dans le pays de Trujillo, ceux qui expriment une dissidence sont mis à mort ».

Rafael Trujillo est arrivé au pouvoir en 1930, après avoir été chef de l’armée dominicaine. Son accession au pouvoir s’est faite dans le sang et il en a été de même pour l’ensemble de son mandat. Trujillo a été renversé, après plusieurs tentatives, grâce à un complot de ses propres partisans en 1961.

Dans une résolution du IIIe Congrès continental de l’O.R.I.T. (Organisation régionale interaméricaine des travailleurs), tenu au Costa Rica en 1955, les conditions politiques du mouvement ouvrier en République Dominicaine sont évoquées et la solidarité internationale est sollicitée : « Qu’en République Dominicaine, il existe une situation politique contraire aux intérêts de la classe ouvrière de ce pays ; (…) un régime militariste s’est emparé du pouvoir, dissolvant la Confédération dominicaine du travail et foulant aux pieds les acquis et les droits des travailleurs ».

Le mouvement du 14 juin tire son nom d’une précédente tentative ratée de renverser Trujillo, avec l’aide du gouvernement cubain. Le mouvement a été fondé avant la mort des « Mariposas », le pseudonyme des sœurs Mirabal, et est devenu la plus grande force d’opposition au régime.

 

Répression sociale et violence contre les femmes

Le 21 juillet 1981, lors d’une rencontre féministe tenue à Bogota, le 25 novembre a été déclaré Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, à la demande des participants dominicains. Jusqu’en 1999, les Nations unies ont déclaré cette date de caractère mondial, institutionnel et gouvernemental.

C’est là qu’elle est vidée de son véritable contenu, car les organes internationaux de l’impérialisme lui retirent son histoire de lutte, d’organisation et de confrontation avec les dictatures militaires et les gouvernements capitalistes.

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