Censure de Barnier : le mouvement ouvrier et la jeunesse doivent intervenir dans la crise politique

Lundi 3 décembre, le Premier ministre Michel Barnier a décidé de déclencher l’article 49.3 pour faire adopter son projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Suite à ce nouveau coup anti-démocratique, les parlementaires de gauche et d’extrême droite ont censuré le gouvernement.

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Dimitar Dilkoff / AFP
Dimitar Dilkoff / AFP

Le gouvernement Barnier vient de tomber, laissant le président Macron dans une situation de grande fragilité. La classe ouvrière et la jeunesse doivent intervenir dans la crise politique, pour dégager Barnier, Macron et tous les réactionnaires ! 

 

Un nouveau chapitre de la crise politique

La crise politique ouverte à partir de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron au printemps dernier semble encore s’approfondir avec les derniers événements. En effet, la motion de censure sur Barnier ouvre un nouveau chapitre de la crise politique en France. Il s’agit d’une grande opportunité pour celleux d’en bas, si la classe ouvrière et la jeunesse arrivent à intervenir et à jouer un rôle majeur dans la séquence en cours. 

Nous rappelons qu’après des élections législatives surprises, des ruptures dans tous les partis bourgeois, après deux mois d’incertitude sans Premier ministre pour remplacer Gabriel Attal, Macron avait décidé de faire confiance à Michel Barnier pour conduire les affaires d’Etat. Il s’agissait d’un républicain réactionnaire avec la complicité de l’extrême droite de Marine Le Pen. Cependant, cette équilibre fragile semble à l’heure actuelle n’avoir duré que trois mois et plonge le pays dans une nouvelle situation d’instabilité. 

Dans les derniers jours, Marine Le Pen avait mis des conditions à l’approbation du budget de Barnier par les parlementaires du RN. Avec ces conditions “non remplies”, le RN a préféré d’aller à la charge contre le gouvernement Macron pour ne pas décevoir une partie de son électorat qui est profondément hostile au “président des riches”. Dans ce sens, il est fondamental d’éviter la récupération politique de l’extrême droite qui essaie de montrer son opposition à Macron, pour tenter d’imposer un régime plus autoritaire et un agenda de gouvernement plus réactionnaire. Dans ce sens, la pression médiatique conséquente donnée à la figure de Marine Le Pen est symptomatique des intentions d’une fraction de la bourgeoisie la présentant déjà comme la succession de Macron au pouvoir. 

De la même manière, l’hypothèse d’un Macron encore plus endurci ou encore plus bonapartiste est une autre possibilité dangereuse pour celleux d’en bas. Ce n’est pas anodin que le président choisisse d’accueillir ce samedi Donald Trump. Il se donne de la force en soutenant l’un des personnages le plus néfaste du panorama mondial actuel, en toute complicité avec le génocide en cours en Palestine. 

C’est pour cela qu’il est fondamental que les travailleur.euses et les jeunes entrent dans la bagarre pour que la crise ne soit pas récupérée par l’extrême droite ou par un Macron plus endurci. Une telle perspective de mobilisation sociale pourrait ouvrir la voie pour dégager Macron et tous les réactionnaires, avec les revendications d’un mouvement social d’ampleur à construire. 

 

Construire un mouvement social d’ampleur pour dégager Macron et tous les réactionnaires

La crise politique par en haut doit devenir une crise politique par en bas. Il ne suffit pas de proposer, comme la France Insoumise et le NFP, de jouer à la “guérilla parlementaire” sans sortir de l’hémicycle. C’est le moment pour que la force de la classe ouvrière et de la jeunesse mobilisée entrent dans la bagarre par les méthodes de la grève, la mobilisation dans la rue et l’auto-organisation par la base en assemblées générales et coordinations. 

Dans cette perspective, nous appelons à rejoindre toutes les mobilisation en cours, en commençant par la grève du 5 décembre, journée de mobilisation dans la fonction publique. Mais pour construire le “toustes ensemble”, il faudra dépasser les tactiques perdantes de l’intersyndicale et ses journées saute-mouton sans lendemain. D’autres appels à des grèves existent, comme à la SNCF, à partir de la semaine suivante. C’est pour cela que l’auto-organisation des grévistes à la base pour jouer un rôle actif dans la mobilisation est fondamentale. Depuis des semaines, de nombreuses usines sont en grève contre les plans de licenciements massifs, comme à Michelin ou à Vencorex. La possibilité de commencer à occuper les lieux de travail commence à être discutée dans plusieurs assemblées. 

Du côté des étudiant.es, la jeunesse se mobilise contre le génocide à Gaza et la guerre au Moyen Orient. De nombreuses universités ont été bloquées à plusieurs reprises et des coordinations inter-facs se construisent pour dénoncer la complicité du gouvernement français dans le génocide en cours. Les jeunes réclament également la fin de la répression et la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le plus vieux prisonnier politique d’Europe. Une journée de mobilisation nationale aura lieu le 6 décembre pour exiger sa libération. 

Il est nécessaire de lutter pour l’unité des travailleur.euses et des étudiant.es mobilisé.es, pour imposer toutes les revendications du mouvement social face aux attaques des patrons : contre les coupes budgétaires et les tentatives anti-démocratiques ; pour un budget conséquent pour les transports, la santé et l’éducation publique ; pour exiger la fin du génocide en Palestine et les partenariats de l’Etat français qui fournit des armes à Israël. 

Une Assemblée constituante souveraine pourrait faire avancer des revendications révolutionnaires démocratiques pour en finir avec le régime autoritaire de la Ve République et ouvrir la possibilité d’un gouvernement des travailleur.euses. Barnier est parti, tant mieux ! Dégageons-les tous ! Débarrassons-nous de Macron et de tous les réactionnaires !

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