C’est la nouvelle lue par des milliers, voire des millions de Syriens, qui attendent avec impatience la situation après une semaine de libération par les factions de l’opposition de plusieurs grandes villes principales en Syrie. Dès que nous avons entendu la nouvelle de sa fuite hors du pays, nous avons commencé à partager des larmes de joie.
Comment cela s’est-il produit et que signifie pour la Syrie et les Syriens, la chute de Bachar al-Assad ?
En 2011, avec le déclenchement du printemps arabe, le peuple syrien est descendu dans les rues, réclamant son droit de vivre dans la liberté et la dignité, et exigeant la chute du régime du parti unique, le Parti Baas, qui dirige la Syrie depuis 1963.
Le régime syrien dirigé par Assad a réprimé ces manifestations pacifiques par des tirs et des campagnes d’arrestations. Après près de deux ans de manifestations sans résultats et sans véritable réponse du régime, celles-ci se sont transformées en conflit armé multilatéral. Cependant, nous n’aborderons pas ici les événements et les détails de la révolution dans cet article.
Les partisans d’Assad en Syrie ont toujours répété la phrase : « Assad pour toujours ». Comment le règne d’Assad a-t-il pris fin ?
Les factions de la révolution syrienne ont lancé, le 27 novembre, l’opération « Dissuasion de l’agression », après un accord conclu entre le président turc et le président syrien pour mettre fin aux opérations militaires dans le nord-ouest de la Syrie.
L’opération « contre les forces syriennes et les milices iraniennes » a commencé dans la région rurale de l’ouest d’Alep, selon ce qu’a annoncé l’organisation.
Ensuite, l’opération dirigée par le groupe « Direction des opérations conjointes » s’est étendue pour inclure d’autres villes syriennes.
Le jeudi 28 novembre, Hayat Tahrir al-Cham et les factions qui coopèrent avec elle ont coupé l’autoroute internationale entre Damas et Alep, à la suite d’affrontements entre les combattants de l’opposition et les forces de l’armée syrienne. Ainsi, les factions ont réalisé des avancées dans la région rurale de l’est et de l’ouest d’Idlib.
Le vendredi 29 novembre, dans la soirée, les forces de l’opposition ont pris le contrôle de plusieurs quartiers de la ville d’Alep, dont Al-Rachidine, un quartier majeur de la ville, ainsi que Khan Al-Assal, le quartier des 1 070 appartements, celui des 3 000 appartements, la banlieue d’Al-Assad, Al-Hamdaniyah et le nouveau quartier d’Alep. Elles ont également pris le contrôle de l’aéroport international d’Alep.
L’opposition a également établi son contrôle sur Saraqeb, une ville stratégique située dans la campagne orientale de la province d’Idlib. Cette ville se trouve à la jonction de deux autoroutes internationales, la M5 et la M4. L’opposition a par ailleurs annoncé des avancées dans d’autres secteurs.
Pendant ce temps, l’armée russe a déclaré avoir mené des frappes aériennes contre des positions d’opposants au régime syrien, affirmant qu’il s’agissait d’une opération pour repousser des « extrémistes » à Alep.
Entre le 30 novembre et le 2 décembre, l’opposition syrienne a réalisé des avancées significatives, prenant le contrôle de zones stratégiques à l’est d’Alep et imposant un couvre-feu pour protéger les civils. Elle a également élargi son contrôle à plus de 50 localités, y compris dans la province d’Idlib, et progressé dans le nord de Hama, revendiquant plusieurs nouvelles zones. En réponse, l’armée syrienne a renforcé ses positions, envoyé des troupes supplémentaires à Hama, et bloqué les routes vers Alep tout en qualifiant ses retraits de « sécurisés ». L’aviation russo-syrienne a intensifié ses frappes ciblées sur les mouvements de l’opposition, causant des pertes importantes. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 372 personnes ont été tuées depuis le début de ces hostilités.
Entre le 4 et le 8 décembre, les factions de l’opposition syrienne ont mené une avancée rapide et décisive contre le régime de Bachar al-Assad. Après avoir pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques dans les campagnes de Hama, elles ont annoncé la capture de la ville de Hama, libérant des centaines de prisonniers du centre pénitentiaire local et neutralisant l’aéroport militaire de Hama. Elles ont ensuite progressé vers la ville de Homs, qu’elles ont entièrement « libérée » le 8 décembre, avant de se tourner vers la capitale, Damas. Ce même jour, Hayat Tahrir al-Cham, dirigée par Ahmed Al-Sharaa (alias Abou Mohammed al-Joulani), a annoncé la prise de contrôle de Damas et la chute du régime. Le président Bachar al-Assad aurait fui le pays, selon des sources militaires. Le Premier ministre syrien, Mohamed Al-Jallali, a exprimé sa volonté de coopérer avec la nouvelle direction choisie par le peuple syrien. Par ailleurs, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont renforcé leur présence à l’ouest de l’Euphrate, dans la province de Deir ez-Zor.
Les Syriens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, célèbrent avec joie et espoir la chute du régime et la fuite de Bachar al-Assad, et ils attendent avec impatience la formation d’un gouvernement de transition après la chute d’Al-Assad, qui dirigera le pays avant la rédaction d’une nouvelle constitution et l’organisation d’élections. Nous espérons que cette nouvelle constitution représentera une victoire pour les valeurs et les principes de la révolution et ouvrira la voie à une Syrie démocratique, où tous les Syriens pourront vivre en jouissant pleinement de leurs droits.