Mayotte dans l’oeil du cyclone

Comme prévu, la crise climatique ne cesse de faire des ravages. Les catastrophes comme celle de Valence se reproduisent en fréquence, en vitesse et en puissance. C'était le tour pour Mayotte, un de département le plus pauvre de France.

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© Daniel Mouhamadi

Tout s’est envolé à Mayotte au passage du Cyclone Chido ce 14 décembre. Le bilan humain encore provisoire s’annonce terrifiant. Les images elles aussi terribles montrent l’ampleur des dégâts du passage du cyclone sur ce territoire français d’outremer.

L’île qui comptait déjà des problèmes d’infrastructure basiques et d’accès à l’eau en ce moment peine à obtenir suffisamment de ravitaillements supplémentaires : nourriture, électricité, carburant, médicaments, etc.  Les hôpitaux et les centres d’hébergement sont à moitié détruits et l’accueil d’urgence se fait encore à l’extérieur avec une prise en charge très limitée. La vulnérabilité des habitant.es aux maladies infectieuses comme le choléra déjà présent sur l’île demeure forte.

Les bidonvilles, foyer des habitant.es venu.es des Comores, ont été les secteurs les plus impactés par la catastrophe. De même, sur les ports la destruction est presque totale et les communications restent très difficiles. Des évacuations vers l’île de La Réunion sont prévues.

 

Un territoire délaissé, un gouvernement hypocrite

Malgré l’enchaînement des réunions et cellules de crises convoquées par le gouvernement Bayrou, la réalité est que sur l’île les problèmes structurels existent depuis trop longtemps.

Trois quarts de ces habitant.es vivent sous le seuil de pauvreté, le niveau de vie médian des habitant.es de Mayotte est sept fois plus faible qu’au niveau national. Conséquence de flux migratoires importants, une grande partie de la population vit avec très peu de ressources : 77 % des habitant.es vivent sous le seuil de pauvreté national, soit cinq fois plus qu’en France métropolitaine. Il est aussi le département le plus touché par le chômage avec le niveau d’éducation le moins élevé et un salaire annuel de moins de 3 mille euros annuels pour l’ensemble de la population. Peu importe les gestes grandiloquents ou les larmes de crocodile des fonctionnaires, les moyens de survie de la population étaient négligés par l’État depuis longtemps et donc aucune mesure de prévention n’a été prise pour mettre la population à l’abri de la catastrophe.

C’est l’abandon le plus pur. L’attitude de François Bayrou lors de la conférence de presse et la récente méconnaissance du territoire maoré comme territoire national, ne nous surprend pas. Il n’a pas hésité à laisser Retailleau se débrouiller tout seul avec la situation. Macron, Bayrou et son nouveau casting n’auront rien d’autre à offrir que leur mépris de classe vis-à-vis des vies des travailleur.ses qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise climatique du capitalisme du XXIème siècle.

Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler ce trait d’esprit de Macron se moquant des migrant.es qui embarquent vers Mayotte, dont beaucoup meurent en traversée : «Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent».

Débarrassons-nous de ces politiciens nocifs, avant qu’ils ne se débarrassent de nous !

 

Sources : https://reporterre.net/A-Mayotte-personne-n-est-alle-dans-les-bidonvilles-prevenir-la-population

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