
Nouvelle année, nouveau gouvernement, ancienne crise
Les images de la « rentrée » du gouvernement de Bayrou ont montré une réédition usée et affaiblie des vieilles figures d’un régime politique en déclin. La crise ouverte après le drame de Mayotte a immédiatement mis à l’épreuve le nouveau gouvernement, faisant de l’île son nouveau théâtre de re-légitimation. Cependant, la crise politique persiste et se joue en métropole. Eric Lombard, figure de proue de l’austérité néolibérale et nouveau ministre de l’économie, est destiné à plomber l’aile la moins radicale de l’alliance du NFP, qui se divise en isolant les insoumis.
La nouvelle de la semaine est que, à la suite de la rencontre entre le ministre Lombard et le patron du PS, Olivier Faure, ce dernier aurait perçu un “changement” de la part de l’exécutif.
Cette ouverture donnera des garanties pour que le gouvernement ne soit pas censuré dans sa démarche de faire passer son budget d’austérité. La clé de voûte de cette négociation, ce sont les retraites !
Les retraites au cœur des négociations
Conséquence de la motion de censure du 4 décembre dernier, les pensions de retraite de base ont bénéficié d’une revalorisation de 2,2%. Bien que cette augmentation semble bienvenue, son effet réel reste limité. En dépit de ces revalorisations, l’inflation continue de grignoter le pouvoir d’achat des retraité.e.s. Les prix des biens de première nécessité, comme l’énergie ou les produits alimentaires, augmentent plus rapidement que les pensions. En conséquence, de nombreux retraités peinent à équilibrer leur budget, même après les hausses annoncées. Si l’augmentation des retraites 2025 offre un certain répit, elle n’est pas suffisante pour répondre aux défis de l’inflation.
A l’approche de la déclaration de politique générale prévue ce 14 janvier par le Premier Ministre, les«_ discussions se multiplient autour du budget mais plus clairement sur comment faire payer la crise aux travailleur.euses. Du côté de LR, le patron des sénateurs Gérard Larcher exprime une pression par la droite « ni pour l’abrogation ni pour la suspension » de la réforme pendant que le PS réclame une « suspension » de six mois de l’application du report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, le temps d’une renégociation de la réforme.
« Nous disons oui à M. Bayrou sur sa proposition de revenir dans une négociation globale avec les formations politiques, les syndicats et le patronat. Cette négociation de six mois pourrait commencer très vite et, pendant ce temps-là, nous demandons une suspension », a déclaré M. Kanner. Cette négociation permettrait de « retravailler la mesure d’âge de 64 ans » et d’intégrer des « évolutions positives » sur « les carrières longues, les métiers pénibles, les carrières hachées », a expliqué le chef de sénateurs du PS, M. Kanner.
C’est en alliance avec les écologistes et les communistes que le PS négocie aujourd’hui les prix des chaînes pour la classe travailleuse française. Il s’agit d’une négociation sur les conditions de précarisation dans le cadre que propose le gouvernement Bayrou. La prise de position a fait réagir le RN mais particulièrement la FI.
Qui aurait pu prédire la trahison du PS ?
Bien que les révolutionnaires n’attendaient rien de la part du Front Populaire, nous pouvons reconnaître qu’une bonne partie de la population s’est exprimée aux élections législatives avec beaucoup d’espoir pour la formation de gauche. Le débouché de la séquence en cours permettra d’éclaircir l’hypocrisie de ces promesses. Cela sera décisif dans le cadre de la préparation de la bataille à mener pour défendre nos salaires et nos pensions. Cette bataille doit se jouer en dehors du parlement et constituer une pression forte dans la rue à travers les méthodes de la classe ouvrière : les manifestations, les grèves et les assemblées des travailleuses et travailleurs que nous sommes appelés à construire dès maintenant pour contester la gouvernabilité de Bayrou et Macron.
Sources :
www.service-public.fr/particuliers/actualites/A17919
www.youtube.com/watch?v=33fF1kDAhnA