
Las Rojas, septembre 2022.
1. Introduction
Loin d’être terminée, la «quatrième vague» de féminisme continue de déferler sur le monde. Pour certains réactionnaires, l’espoir que la pandémie aurait pu mettre un terme au mouvement qui a largement gêné les défenseurs du statu quo, n’a pas vu le jour.
Pour les secteurs progressistes et quelques dirigeants de la gauche institutionnelle, les réponses aux demandes du féminisme et des personnes LGBTQIA+ restent timides et formelles, tant que cela n’interfère pas avec les «grandes questions».
Cependant, la crise sanitaire n’a pas stoppé le mouvement féministe et les «grandes questions» ont montré leurs liens avec le patriarcat. Tout au contraire, la crise sanitaire a été suivie de nouvelles difficultés : une crise économique mondiale qui ne fait que s’aggraver.
En Iran, le féminicide d’une jeune femme de 22 ans a déclanché une révolte populaire. La colère contre la «Police des mœurs» s’est ensuite accompagnée de revendications démocratiques profondes. Sur le sujet demeure une colère féministe internationaliste dans la rue. Elle rend compte d’un élan de vie et de liberté qui remet en question nécessairement l’ensemble de notre système capitaliste et patriarcal en demandant justice pour Mahsa Amini.
Il existe de nombreux féminismes, presque autant que de courants politiques et théoriques en général. Les féminismes, bourgeois, populaires, libéraux… prétendent affronter le patriarcat. Pour certains, le patriarcat est déjà en train de tomber. Pour d’autres, il s’agit de briser un plafond de verre. Mais pour le féminisme révolutionnaire, le patriarcat n’est pas une illusion, ce n’est pas une construction culturelle au niveau des idées, ce n’est pas un ensemble d’attitudes et de comportements et, surtout, ce n’est pas un verre à briser par certains au nom de millions. Pour Las Rojas, pour le féminisme révolutionnaire, pour le marxisme, le patriarcat n’est ni plus ni moins que le système dans lequel nous vivons. Un système qu’on palpe concrètement dans notre quotidien. Bien qu’il y ait eu de nombreux changements (nouvelles technologies, droits acquis, d’autres retirés, accès à l’IVG ou le mariage pour des personnes du même sexe), la structure fondamentale du capitalisme n’a pas changé d’un iota depuis plus de deux cents ans.
Nous avons passé des répressions policières à Stonewall au mariage pour tous dans plusieurs pays. L’avortement est légal dans plus d’un pays d’Amérique latine. Et, quoi qu’il en soit, le féminicide est endémique, l’inclusion pour les travestis et les transgenres est quasiment inexistant, aux États-Unis, la Cour suprême défait ce que le mouvement pro-choix avait gagné dans les années 1970… Les temps changent, nous avons gagné des batailles très importantes, mais le patriarcat est toujours là.
Nous pouvons donc tirer quelques conclusions d’importance pour la période. Le fait que le patriarcat continue d’exister sur une planète qui tolère de moins en moins l’homophobie, la transphobie, l’héteronormativité et l‘héterosexisme ou même qui se révolte du féminicide, n’est qu’un signe que nous ne parlons pas seulement d’un problème personnel ni culturel, mais d’un problème structurel et systémique. Il doit y avoir plus que des volontés individuelles ou des comportements pour changer la donne. La portée du féminisme bourgeois, des réformes et même de nombreuses lois pour lesquelles nous luttons activement, semblent être inférieures aux limites imposées par ce système capitaliste et patriarcal. Et il se trouve, en effet, que sans le patriarcat, le capitalisme serait dépourvu de la béquille sur laquelle il s’appuie, surtout lorsqu’une nouvelle crise cyclique menace de remettre en cause sa tyrannie.
Lorsque nous essayons d’analyser ou de comprendre une société donnée, dans un contexte historique et culturel donné, nous devons toujours nous demander comment cette société est organisée. C’est-à-dire comment elle produit ce qu’elle produit et comment elle se reproduit. Nous, les travailleur.e.s, nous nous levons chaque jour pour vendre la seule chose que nous possédons – notre force de travail – et en retour, nous recevons un salaire qui nous permet de survivre. Comme les patrons tirent de la marchandise plus de valeur qu’ils n’en paient aux travailleur.e.s (plus-value), ils augmentent leurs profits de jour en jour. Le monde est le marché : tout s’achète et tout se vend ; mais nous sommes payés moins que ce que notre travail vaut réellement. Le monde est donc organisé selon ces principes, de façon très schématique et simple dans le système de production capitaliste. Mais pour que cela fonctionne, bien que cela ne fonctionne certainement pas parfaitement, il est nécessaire que la reproduction de la vie quotidienne de la classe ouvrière accompagne ce modèle productif. C’est donc là qu’entre en scène le célèbre patriarcat.
2. La famille comme institution
Le patriarcat, nous l’avons dit, est un système. Et, en tant que tel, il a ses institutions. La mère de ces institutions est la famille, cette cellule sacro sainte et féminisée de l’organisation sociale dans le capitalisme. Il se trouve que nettoyer la maison, nourrir, habiller et laver les enfants et les personnes âgées, faire la cuisine et payer les factures, et toutes sortes d’autres tâches domestiques coûtent de l’argent et du temps. Comme tout travail dans ce système, il a une valeur donnée par l’activité humaine. Sans ce travail, il n’y a pas de travailleur ni travailleuse qui puisse, le lendemain, s’habiller et prendre son petit déjeuner pour aller s’aliéner au travail. Mais la bourgeoisie n’a qu’un seul but dans la vie : accumuler du capital. Elle a l’art de résoudre tout ce qui lui fait perdre de l’argent. Prendre en charge la reproduction de la vie de la classe ouvrière lui coûterait beaucoup d’argent, de temps et d’infrastructures. Aussi pervers soient-ils, la bourgeoisie a trouvé la solution à tout ça dans l’esclavage domestique.
Si la production est publique, sociale et à grande échelle, la reproduction est privée, individuelle et libre, portée par les épaules des femmes travailleuses, condamnées à une double exploitation. La reproduction est privée, individuelle et libre, portée par les épaules des travailleuses, condamnées à une double exploitation. Les femmes ont deux boulots et, pour ne rien arranger, un des deux est gratuit.
Il existe une autre fonction économique de la famille sous le capitalisme : l’héritage. Lorsqu’une personne décède, ses biens matériels ne reviennent pas à la société dans son ensemble, mais à ses enfants. Par le biais de la famille, la bourgeoisie assure l’accumulation de ses richesses au sein de sa propre classe. Alors que ceux d’entre nous qui sont nés dans des familles ouvrières hériteront de notre condition prolétarienne.
Cependant, la fonction de la famille patriarcale n’est pas seulement économique. En tant qu’institution, elle joue un rôle de discipline politique et sociale. Les valeurs morales que la bourgeoisie tente d’imposer par la religion ou l’éducation ont une place particulière dans la famille. La famille traditionnelle est un modèle et à ce titre constitue une menace pour tout ce qui ne s’y adapte pas. C’est, aussi un terrain de dispute, parce que les luttes pour la liberté sexuelle, pour la liberté de décider, la lutte des femmes pour être intégrées en tant qu’êtres humains à part entière, la lutte pour le vote, la lutte pour l’accès à toutes les professions, la lutte pour l’égalité d’accès à l’université et la lutte contre la violence ; ont donné naissance à de nouvelles formes de relations, plus proches des relations sexo-affectives libres de tout conditionnement. La lutte mondiale pour l’accès au mariage pour les personnes du même sexe est un grand pas en avant sur la voie d’une société humaine plus respectueuse des désirs et des identités individuelles. Face aux Bolsonaro, aux Poutine, aux Trump et aux Milei de ce monde, la défense du droit d’être reconnu devant la loi est de la plus haute importance.
Cependant, la famille en tant qu’institution est toujours fondée sur le mandat de l’hétéronormativité obligatoire. Des histoires comme celles de Diana Sacayán ou de Lohana Berkins ne font pas exception, lorsqu’il faut quitter le foyer où l’on est battue, maltraitée et niée. La notion du « genre », n’a pas été inventée par les féministes comme les réactionnaires voudraient nous le faire croire. Bien au contraire, nous avons seulement mis en lumière le fait que le genre existe puisqu’il nous assigne un rôle prédéterminé. Et le genre n’est rien d’autre ni plus ni moins que le rôle social et les patrons de comportement que nous sommes censées jouer dans ce système capitaliste et patriarcal. toujours en fonction de notre génitalité et de notre sexualité. Dans la famille, les rôles de genre sont très très clairs : les hommes ramènent à la maison le salaire principal de la famille et les femmes travaillent gratuitement. Pour ceux qui ne correspondent pas à ce paradigme hétéro normé, il n’y a pas de place.
3. Ajustement économique et travail domestique
En temps de crise, la bourgeoisie exploite de plus en plus les travailleur.e.s. Par exemple, l’accord avec le FMI plonge des millions de personnes en Argentine dans la pauvreté. Le travail devient de plus en plus précaire et commence à se transformer en travail à temps partiel, alors que les salaires se contractent. Dans la ville la plus riche du pays sans aller plus loin, nous avons connu le cas terrible d’une petite fille morte de faim. Telles sont les conditions dans lesquelles les femmes de la classe ouvrière doivent faire afin de subvenir aux besoins de leur famille. C’est le patriarcat.
Les misérables dirigeants des mouvements sociaux de l’Argentine qui embrassent le pape François proposent un revenu inférieur à 15 000 pesos comme toute nouvelle solution, alors que les bourgeois producteurs de soja fuient avec toutes les devises à l’étranger et que la dette extérieure on veut la faire payer aux travailleur.se.s
Elle a été assassinée à son domicile. Son assassinat a été le premier à être reconnu comme travesticide (crime de haine pour le fait d’être trans – travesti) dans la condamnation des faits par la justice.
Les travestis et les transgenres n’accèdent pas au véritable travail promis par la loi sur les quotas de travail et continuent d’être condamnés à la violence de la prostitution. Il s’agit également du patriarcat C’est dans ces moments-là, en fait, que le patriarcat se durcit. Les femmes jouent un rôle fondamental dans les crises économiques : elles sont les administratrices de la misère. Ce sont elles qui assurent la subsistance du ménage en travaillant deux ou trois fois plus pour faire tenir la nourriture et la survie quotidienne. Celles qui accommodent les vêtements, celles qui parcourent des dizaines de rues à la recherche de prix, celles qui «entreprennent» pour avoir un tout petit plus d’argent. Elles vendent de la nourriture ou emportent ce dont elles disposent à la maison pour vendre à la foire en essayant de boucler la fin du mois. Ce sont elles qui font face aux crises de colère des enfants qui veulent quelque chose qu’elles ne peuvent pas acheter, celles qui vont même jusqu’à arrêter de manger pour que leurs enfants puissent le faire. Le manque d’emplois formels, l’écart salarial, l’exclusion des travestis et des transgenres du marché du travail… c’est aussi le patriarcat.
C’est ainsi que les femmes soutiennent et font vivre toute leur famille. Parallèlement au doublement du travail domestique, les femmes qui travaillent ont de moins en moins de possibilités d’épanouissement personnel et professionnel, condamnées à vivre par et pour les autres dans l’enfermement du foyer. Le travail domestique n’étant pas rémunéré, on peut dire qu’il s’agit d’un esclavage. Des esclaves, ce ne sont pas des sujets, mais des «choses». Il est vrai que si nous ne sommes pas des personnes mais des «choses», nous pouvons être battues, brisées, vendues, louées… tuées.
Si nous n’existons pas en tant que sujets de droits, mais en tant qu’objets des droits d’autrui, nous ne sommes rien si ce n’est à travers les autres. Quand on nous dit que la violence contre les femmes et les personnes LGBT est culturelle, demandons-nous quelles sont les bases matérielles et concrètes qui permettent à cette culture d’exister ?
L’esclavage domestique et son envers, l’esclavage sexuel, ont transformé la moitié de l’humanité en victimes de la violence excercée par des maris et petits amis «jaloux», des patrons, des policiers et des proxénètes.
La répression de la sexualité, de l’identité, crimes de haine, manque d’opportunités d’emploi et d’accès aux soins, ce sont toutes des violences physiques, psychologiques, sexuelles et économiques issues du modèle familial bourgeois, privé, binaire, hétéronormatif et patriarcal.
4. Résistance et émancipation
La lutte quotidienne des femmes pour survivre dans ce contexte est héroïque, il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais, bien que certains puissent l’habiller d’amour, d’abnégation ou d’instinct, c’est bien d’oppression et de résistance qu’il s’agit. Femmes de la classe ouvrière ou personnes trans exclues de la société et de ses institutions, les diverses identités qui tentent de se frayer un chemin à l’école et au travail luttent durement pour leurs moyens de subsistance. Alors que tou.te.s luttent dans leur individualité pour le droit d’exister au quotidien, certain.e.s envisagent d’organiser la résistance.
Avec Las Rojas, nous avons la conviction que notre point fort est la construction d’un mouvement féministe dont le mérite est d’avoir arraché à l’État capitaliste et patriarcal le mariage pour toustes et l’avortement légal. Ce mouvement s’organise depuis 34 ans dans le cadre des «Rencontres plurinationales de femmes, lesbiennes, trans, travesties, bisexuelles, non binaires et intersexes» en Argentine. Ce mouvement s’organise quotidiennement contre les violences, pour le droit de disposer de son corps, contre la faim, contre la traite et les réseaux d’exploitation sexuelle, contre la pauvreté, contre l’exclusion sociale, et contre la discrimination à l’égard des femmes et toutes autres identités de genre. Un mouvement qui réclame aussi une véritable éducation sexuelle laïque, scientifique, féministe et inclusive.
La victoire de l’acquisition de l’avortement légal est un énorme triomphe au pays du Pape, des barons féodaux des provinces et des municipalités, des attaques et des crimes de haine contre la diversité et les identités non normatives. Tout d’abord, parce qu’il sauve la vie de femmes, de jeunes filles et de personnes transgenres qui ne peuvent pas ou ne veulent tout simplement pas donner naissance à un moment donné. C’est un pas énorme dans le sens de la liberté, du choix de notre corps, de notre sexualité, de ce qui est le plus intime pour chaque personne.
Mais il faut veiller à ce que ce soit le cas, dans chaque centre de consultation clinique, dans chaque hôpital. Il va falloir veiller à ce que l’État fournisse le misoprostol et que le personnel respecte le libre choix, sans objecteurs de conscience. Grâce à cette lutte, nous avons obtenu l’acquittement de la Dr. Miranda Ruiz de Salta. Nous continuerons, de manière à ce que les dinosaures cessent de persécuter les professionnels de la santé et à ce qu’ils soient en mesure d’exercer leurs droits. Nous allons aussi nous mobiliser pour que les dinosaures cessent de persécuter les professionnels de la santé, les femmes et les transsexuels poursuivis pour avortement.
Il incombe également à ce mouvement d’organiser la lutte pour mettre fin à la violence machiste et patriarcale, afin que l’État alloue le budget nécessaire, au lieu de continuer à payer la dette externe usurière et mortifère.
Au milieu de la lutte pour la légalisation de l’avortement, beaucoup nous ont dit que ce n’était pas possible. Qu’avec un pape argentin, c’était impossible de lutter contre les dinosaures. Ce sont les mêmes qui nous disent aujourd’hui que nous ne pouvons pas arrêter de payer la dette extérieure ou taxer les riches. Tel est le principe selon lequel la droite reste intouchable et s’acharne contre les libertés démocratiques, en la laissant faire. En conséquence, ceux qui croient que rien ne peut changer craignent davantage que la droite les changements réclamés par la grande majorité. Ils ne sont finalement que les garants de l’ordre. C’est pourquoi ils justifient le paiement de la dette, et la gestion austère de Massa plutôt que d’organiser les travailleurs ou les jeunes pour lutter pour les salaires, les conditions de travail ou toute autre revendication.
Mais de la même manière que nous avons pu lutter et gagner l’avortement légal, nous pouvons nous organiser et lutter dans un mouvement anti capitaliste et anti-patriarcal pour tout changer. Car le discours selon lequel «nous sommes tous dans le même bateau : soit nous en sortons tous, soit personne n’est sauvé» est faux. Le capitalisme du 21ème siècle est celui des contrastes et des plus grandes inégalités. Pendant que certains font un tour dans un vaisseau spatial, d’autres ne peuvent pas charger la carte de métro. Pendant que certains brûlent des forêts pour l’agro-industrie, d’autres tombent malades à cause du glyphosate. Pendant que certains achètent des voitures haut de gamme, d’autres travaillent 12 heures par jour. Alors que certains comptent leurs propriétés en hectares, d’autres travaillent pour louer des petits T2 ou s’héberger dignement. Ce sont les riches et leurs lois, leurs parlements, leurs églises, leur système judiciaire et toutes leurs institutions qui oppriment. Les capitalistes qui détruisent la nature avec leurs incendies et leurs écocides, ceux qui permettent et encouragent les crimes de haine, d’oppression et la violence qui les servent si bien. Le fossé se creuse, l’inégalité augmente. Il ne peut en être autrement lorsque le système est fondé sur la PROPRIÉTÉ PRIVÉE de quelques-uns et la PRIVATION DE TOUTE PROPRIÉTÉ des autres. La famille patriarcale soutient la propriété privée pour quelques-uns qui se réservent par héritage et non par le fruit de leur travail, mais le vol, la spoliation et la destruction des biens, le pillage et l’exploitation de la nature et les générations précédentes.
Chaque pas que nous faisons, chaque droit, remet en cause certains de leurs privilèges, mais peu après, ils cherchent à les reprendre sous d’autres formes.
Les féministes socialistes veulent mettre fin à toute forme d’exploitation et d’oppression. Mais les grands propriétaires terriens, les banques, les entreprises veulent de plus en plus de privilèges : ils estiment que le monde leur appartient. Nos besoins se heurtent à leurs privilèges. Si nous décidons de nos corps, de nos identités, de notre organisation, ils perdent la prérogative de tout décider.
Si nous remettons en cause la faim quand il y a de la nourriture à revendre, si nous remettons en cause la pauvreté dans un monde de consommation de luxe, si nous décidons de leur fixer une limite…nous pouvons mettre fin à leur fête exclusive de club VIP aux dépens de la journée de travail épuisante d’une infirmière, d’un journalier, d’un ouvrier ou d’un enseignant.
Les collisions sociales ne vont pas s’arrêter. La question est de savoir si nous nous levons pour former des collectifs et organiser les alliances nécessaires entre les exploités et les opprimés pour modifier cette situation afin de modifier cet ordre économique et social capitaliste et patriarcal. Chaque lutte construit cette résistance collective et forge ce mouvement social qui peut tout bouleverser.
La lutte immense et soutenue pour le droit à l’avortement, la lutte pour l’égalité du mariage, la mobilisation gigantesque pour la campagne «Ni una menos», ont montré le pouvoir de la majorité dans la rue. C’est nous, les majorités, les travailleurs, les femmes, les jeunes, dans toute sa diversité, ceux qui ont la force de construire une autre voie : celle d’une société émancipée. Une société où chaque personne peut assumer avec fierté son corps, son identité et son destin. Une société sans patrons, sans prêtre, sans gouvernement qui impose sa volonté et qui fait vivre aux gens une vie de misère et d’asservissement.