La riposte face à la casse de l’université publique

Les étudiant.es et les personnels se sont mobilisé.es les 11 et 13 mars en défense de l'université publique.

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Après deux journées de mobilisation réussies ces 11 et 13 mars entre étudiant.es et personnels, le mouvement est lancé dans toutes les facs de grandes villes. Il est nécessaire de massifier la mobilisation pour imposer un rapport de force suffisant face au gouvernement faire valoir les intérêts des étudiant.es.

 

Des facs menacées de fermeture de 80% de leur formation

Le rapport de l’HCERES (Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) concernant les universités de banlieue parisienne, des Hauts de France, de Mayotte et de la Réunion paru en Février donnait un avis défavorable aux formations d’arts, de langue, de sciences humaines et de philosophie ; dans le cas de Paris 8 c’est 80% des formations qui sont menacées de fermeture. Le rapport recommande de mettre en place des formations professionnalisantes pour que les étudiant.es de ces facs ait un taux d’insertion professionnelle en sortie d’études jugé suffisant. L’HCERES, organisme de conseil créé par le gouvernement de gauche de François Hollande en 2014 pour guider la loi LRU de privatisation des universités représente bien le projet qu’a la bourgeoisie pour nos facs, des centres à former de la main d’œuvre précaire selon les besoins du patronat, les étudiant.es issu.es des quartiers populaires sont bien sur la première cible.

Si le rapport de Février ne concerne qu’une partie des universités en France et qu’il n’a qu’une vocation indicative, son avis n’est pas à prendre en dehors du contexte politique général d’austérité dans les universités, des discours va-t’en guerre de Macron et des attaques réactionnaires, notamment contre les facs qui ont marqué ces dernières années, les déclarations sur le wokisme de Jean-Michel Blanquer, sur l’islamo-gauchisme de Patrick Hetzel. C’est une attaque d’ampleur lancée par un gouvernement de combat contre la classe ouvrière qui nous promet un futur de guerre, d’austérité et d’obscurantisme, la réponse de la jeunesse et des travailleur.euses doit être massive pour imposer un projet politique qui réponde aux intérêts de la majorité sociale.

 

Une mobilisation qui démarre trop tard et trop lentement, il est nécessaire de construire une coordination nationale de lutte

Les deux journées de mobilisation ont réuni chacune 1000 personnes en manifestation à Paris et plusieurs centaines dans les régions. Le mardi 11 la manifestation appelée par l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et la recherche a réuni un tiers de personnels et deux tiers d’étudiant.es qui ont dirigé le cortège. Les étudiant.es et les organisations les plus combatives ont tenté à plusieurs reprises de guider le cortège vers le ministère de l’ESR depuis la proche Place de la Sorbonne, sans soutien des organisations syndicales et co-gestionnaires qui face à la police ont préféré continuer vers le jardin du Luxembourg sans la tête du cortège. Pour se justifier lors des prises de paroles de fin de manifestation, certain.es représentant.es de syndicat ont pu dire que ce n’est qu’un début de mobilisation, une attitude criminelle de la part de celleux qui refusent de construire une mobilisation d’ampleur, préférant le dialogue social avec le ministère ou le « fac par fac » pour les négociations. Cette stratégie perdante s’est confirmée le jeudi 12 où les organisations syndicales n’ont pas rejoint les manifestations appelées par les étudiant.es.

Le Mardi 11 à Paris s’est tenue une première Coordination Nationale Étudiante (CNE) où une centaine de réprésentant.es d’une dizaine de facs ont pu partager leurs initiatives locales et retours d’expériences pour ensuite décider d’un calendrier de mobilisation nationale. Cette CNE doit devenir un cadre important pour donner un plan à la mobilisation alors que la fin de l’année universitaire arrive rapidement, toutes les AGs et organisations militantes doivent se saisir de ce cadre pour le renforcer et pouvoir mobiliser localement dans une perspective plus large, seule capable d’imposer le rapport de force nécessaire pour vaincre les coupes budgétaires, la privatisation de l’université actuellement en cours et exiger une université publique ouverte et gratuite au service de la majorité sociale.

 

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