Construire un 1er mai de lutte contre l’austérité, l’extrême droite et la guerre impérialiste

Contre la guerre impérialiste, les coupes budgétaires et l’extrême droite, Socialisme ou Barbarie appelle à rejoindre un cortège «anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste» dans les mobilisations du 1er mai. 

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Des personnes participent au défilé du 1er mai, une journée de mobilisation contre la loi française sur la réforme des retraites et pour la justice sociale, à Nantes, en France. /Photo prise le 1er mai 2023/REUTERS/Stephane Mahe

La journée internationale des travailleur.euses sera une occasion de se mobilisation à l’échelle mondiale pour mettre en avant les revendications et les perspectives politiques de la classe ouvrière. Dans un contexte de guerre impérialiste internationale, de disputes pour l’hégémonie commerciale, de réarmement militariste et de montée de l’extrême droite, Socialisme ou Barbarie appelle à construire une perspective anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste dans les manifestations du 1er mai. 

 

La guerre impérialiste et le réarmement d’un nouvel ordre mondial 

«Les patrons vont devoir se mettre sérieusement à la géopolitique – et avec de nouveaux outils – pour préparer leurs entreprises à un monde plus incertain et plus chaotique. Le Brexit, la pandémie de Covid-19, la politisation du modèle d’affaires chinois et la guerre en Ukraine ont bouleversé l’environnement des affaires depuis une dizaine d’années.

Et voilà que la guerre éclair des droits de douane déclenchée par Donald Trump, en sapant les fondements libre-échangistes sur lesquels repose l’ordre mondial depuis 1945, amplifie une tendance visible depuis une décennie : la géopolitique prend le pas sur l’« économisme », cette vision du primat de la production et des échanges sur toute autre considération, encore dominante chez les chefs d’entreprise.»

Patron, mettez-vous à la géopolitique ! Jean Michel Bezat, Le Monde, 14 avril 2025.

 

Alors que les éditorialistes du Monde donnent des conseils aux patrons pour orienter la marche des entreprises dans une nouvelle situation internationale en pleine évolution, nous alertons sur les conséquences néfastes que la guerre commerciale lancée par le président des États-Unis peuvent entraîner pour les travailleur.euses et les secteurs populaires. Une chose est claire, l’ordre géopolitique mondial dans lequel le libre-échange primait sur les relations entre les États est fini. La logique d’un libre marché selon des critères économiques purs n’est plus à l’ordre du jour. Au contraire, la concurrence entre les États impérialistes pour l’hégémonie mondiale domine le devant de la scène politique internationale. 

Dans la nouvelle logique de guerre commerciale lancée par Trump, les États impérialistes en dispute cherchent à imposer des rapports de forces directs pour régler des différends commerciaux, y compris par la voie militaire. Il s’agit d’une reconfiguration profonde au niveau géopolitique, symptomatique de l’émergence d’une nouvelle étape de la lutte des classes de crises, de guerres et de révolutions. C’est dans ce contexte que les États-Unis, la Chine et la Russie cherchent à rétablir des zones d’influence et à se disputer les marchés à travers la guerre commerciale et la hausse des droits de douane. 

Alors qu’en Ukraine la confrontation militaire se poursuit depuis plusieurs années, l’État génocidaire d’Israël continue à massacrer la population de Gaza. Nous défendons d’une façon inconditionnelle la lutte du peuple palestinien contre le génocide de Nétanyahou. Il est fondamental de se mobiliser contre cette guerre coloniale et contre toutes les guerres impérialistes qui servent uniquement aux intérêts des capitalistes, en détruisant nos vies. 

 

Contre les coupes budgétaires et l’austérité

Dans ce contexte militariste, l’Union Européenne approfondit les discussions pour un réarmement militaire des pays de la région. Les pays européens « abandonnés » par le gouvernement de Trump essayent de se réarmer pour s’adapter aux nouvelles données de la situation mondiale et y jouer un rôle. Dans ce sens, la bourgeoisie française, représentée politiquement par Macron et Bayrou, propose d’avancer avec une politique d’austérité et des coupes budgétaires, pour réarmer la France. Autrement dit, casser les services publics et les droits des travailleur.euses pour financer l’effort de guerre.

C’est pour cette raison que François Bayrou a lancé son « comité d’alerte » ce mardi 15 avril, avec l’intention de préparer les esprits à se « serrer la ceinture » avec une loi des finances 2026 qui devrait être validée d’ici l’été. De leur côté, les centrales syndicales ont participé à cette opération du gouvernement, en poursuivant une politique de dialogue social, sans confrontation des classes. Lors de la conférence, Bayrou n’a pas économisé les mots catastrophistes pour décrire une « situation intenable » par rapport aux déficits fiscaux ou encore pour se permettre de dire que les Français.es ne travaillent pas assez. Au-delà du coup de comm’ avec des éléments de langage classiques et du flou des annonces, Bayrou a anticipé la volonté claire du gouvernement de passer sous silence toutes les revendications des travailleur.euses, ainsi que de prévoir encore plus de politiques austéritaires, au moment qu’ils augmentent les dépenses militaires. 

 

Contre l’extrême droite, construire un 1er mai de lutte anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste

Trump, Milei, Orbán, Nétanyahou, Poutine, Modi, Erdoğan etc., font partie d’une longue liste de politiciens d’extrême droite aux commandes de pays pesant à l’international. Alors que l’extrême droite avance avec des attaques capitalistes, guerrières, anti-ouvrières, LGBTIphobes et racistes, il est fondamental d’exprimer toute la solidarité internationaliste de notre camp social dans la rue ce 1er mai. A l’image de puissantes mobilisations de rue contre le gouvernement réactionnaire d’Erdogan en Turquie, dans lesquelles les travailleur.euses et la jeunesse jouent un rôle important dans la lutte, il est nécessaire de manifester partout dans le monde contre ces gouvernements réactionnaires. 

En France, le Rassemblement National a échoué à mobiliser largement en soutien à Marine Le Pen. Pour le 1er mai, les réactionnaires appellent à un modeste acte à Narbonne, après l’échec d’occuper les rues parisiennes. Pour que Marine Le Pen soit effectivement condamnée et inéligible aux présidentielles, il nous faut une démonstration puissante de notre classe, pour montrer que les rues de Paris n’appartiennent pas aux fachos racistes, mais aux majorités sociales, ouvrières et populaires. 

Pour ces raisons, Socialisme ou Barbarie appelle à faire de ce 1er mai une journée de lutte anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste. Nous mobiliserons en toute indépendance des orientations des principaux syndicats, qui chercheront à faire une déambulation routinière pour ensuite poursuivre le dialogue social avec Macron et Bayrou. Nous serons dans la rue pour lutter contre l’austérité, les guerres impérialistes et la montée de l’extrême droite. 

D’autre part, nos camarades à l’international seront également mobilisé.es à l’occasion du 1er mai, notamment en Argentine, au Brésil et au Costa Rica. Dans ce sens et dans la continuité de la mobilisation pour la journée des travailleur.euses, nous invitons ouvertement à une réunion publique qui aura lieu le samedi 3 mai, à 18h, au café Le Dellys à Paris : « Contre l’extrême droite et l’Internationale réactionnaire ». Cette réunion comptera avec des interventions des militant.es internationaux du courant Socialisme ou Barbarie, en lutte contre les réactionnaires au niveau mondial.

Dans ce monde de guerres et de crises, le capitalisme ne nous offre aucun avenir. Organisons-nous pour le renverser ! 

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