
L’émission « Les défis de la France » sur TF1 mardi 13 aurait tout à fait pu s’intituler « les combines de Macron pour ramasser les voix de l’extrême droite ». Macron s’y est livré à trois heures de mise en scène pour tenter de « se rapprocher des Français ». On y apprend qu’il pourrait augmenter la TVA, pour trouver de l’argent pour la guerre. Le prétexte du référendum était une supercherie pour squatter l’antenne sans faire d’annonces concrètes.
La répression, c’est notre projet !
Macron s’est dit prêt à étendre les pouvoirs de la police municipale. Répondant à Robert Ménard, maire d’extrême droite de Béziers, il est aussi plutôt d’accord pour « louer » des places de prison à d’autres pays, soit-disant pour lutter contre la surpopulation carcérale, ou simplement pour enfermer plus de migrant·es ou d’opposant·es politiques trop remuant·es comme les indépendantistes kanaks par exemple. Nous pouvons lui suggérer de gagner de la place en libérant Georges Ibrahim Abdallah par exemple.
Tout ce qu’il est ressorti de ce débat télévisé zapping, c’est la concession donnée de bon gré à l’extrême droite : que le Parlement examine au plus vite la proposition de loi autorisant les maires à refuser d’enregistrer un mariage si l’une des deux personnes est en situation irrégulière. Robert Ménard a bien rentabilisé son Paris-Béziers, lui qui a mis le sujet sur la table en refusant d’unir une Française à un Algérien.
Fermeture de sites de production, et si on socialisait ?
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, censée tirer à gauche le panel d’intervenant·e et surtout confronter Macron sur sa contre-réforme des retraites, est tout de même allée dans la conciliation jusqu’à dire qu’elle avait voté Macron pour éviter l’extrême droite. La politique de Macron s’alignant sur les réactionnaires, il faut reconnaître que c’était un mauvais calcul.
Sophie Binet a rappelé à juste titre que les gens ne veulent pas de la réforme des retraites, encore faudrait-il se donner les moyens de ne pas envoyer la gronde sociale dans le mur quand les travailleur·euses se mettent en grève.
Sophie Binet a ensuite amené le débat sur la proposition de nationalisation d’ArcelorMittal, revendication portée par les travailleur·euses du sidérurgiste après l’annonce des fermetures d’usines en Europe et de la suppression de 636 postes en France. Macron ne veut pas en entendre parler, prétextant que l’entreprise ne serait pas bien implantée dans le marché. Nous avons une idée qui pourrait mettre tout le monde d’accord : socialiser les usines, les placer sous le contrôle des travailleur·euses. Avec les 300 millions d’euros d’aides qu’ArcelorMittal a reçues de l’État en 2023 plus 850 millions pour le site de Dunkerque, il semble que le site peut continuer de tourner. Si du moins on se débarrasse des actionnaires qui se sont reversés 1,7 milliard de dollars en 2024 !
TVA sociale ou comment faire les poches des plus pauvres
Alors que bien des gens boivent la tasse ces dernières années entre inflations et suppressions de postes, Macron n’a pas fini de nous faire cracher au bassinet. Se vantant d’avoir supprimer des impôts sur les fortunes, Macron voudrait bien renflouer les caisses pour financer son armée grâce à la TVA sociale ! L’idée est que les patrons paient déjà trop de cotisations sociales sur les salaires, alors qu’il serait tellement plus simple de faire raquer les consommateurs, sans discrimination. Si Macron vient à concrétiser ce rêve fou, nous saurons accueillir sa réforme dans la rue, avec notre vieille recette à nous aussi : le mouvement social.
Trop de normes pour les capitalistes
Agnès Verdier-Molinié, l’essayiste capitaliste qui s’est fait connaître pour clamer sur tous les plateaux qu’il n’y a pas assez de milliardaires en France, a été sélectionnée par TF1 pour placer Macron au barycentre du panel d’intervenant·es. Après tant de combativité radicale exprimée de la part de Sophie Binet, Gilles Bouleau a su jouer habilement des contrastes. Venue avec des Codes qu’elle juge trop fournis en règlements, avec un gros plan sur le Code de l’environnement, l’ardente défenseuse du patronat français a pleinement rempli son rôle de faire passer Macron pour un socialiste.
Mais qu’Agnès Verdier-Molinié ne s’inquiète plus, avec le retour des pesticides les plus néfastes que le projet de loi Duplomb souhaite réhabiliter, les normes environnementales n’empêcheront plus longtemps l’industrie agroalimentaire de faire un maximum d’oseille sur la santé des travailleur·es.
Nétanyahou c’est une honte, collaborer aussi ?
En cette nouvelle phase de tentative d’anéantissement total des Palestinien·nes par l’armée israélienne, Macron n’a pas pu faire l’impasse sur un peu d’humanité, évoquant son voyage à la frontière de Gaza : « Ce que fait le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable. C’est une honte ». Est-ce que le gouvernement français s’apprête à arrêter son soutien au dirigeant sanguinaire ? A faire stopper l’acheminement de pièces d’armement ? Maintenant que la bande de Gaza est dévastée et que deux millions de personnes survivent dans la faim et les décombres, que vont faire les capitalistes français ? Ce ne seront certainement pas les dirigeants qui font partie du problème qui les résoudront.
En guise de réponse à Emmanuel Macron, il est temps d’organiser les différentes colères qui s’expriment contre les baisses de moyens pour la santé, l’éducation, contre les guerres impérialistes et pour dégager le roi des patrons de son trône d’acier.