Les livreurs s’organisent à l’international contre la précarisation du travail
Les livreurs s’organisent à travers le monde. Ce 26 et 27 octobre une rencontre internationale des livreurs s’est tenue à Bruxelles, avec des importantes assemblées des travailleurs en lutte et l’organisation d’un Forum Transnational d’Alternatives à l’Uberisation. Le SiTraRePa, nouveau syndicat des livreurs d’Argentine, membre de la coordination internationale Alianza Unidos World Action a participé de la rencontre, pour apporter ses perspectives de lutte et d’organisation contre la précarisation du travail. La rencontre a fini avec une mobilisation au siège du Parlement Européen où les travailleurs ont exprimé toutes leurs revendications dans la rue.
Lors de la rencontre, les travailleurs ont debattu de leur situation de précarité face à la non reconnaissance de leurs droits par les entreprises de livraison. Dans de nombreux pays, les livreurs sont encore considérés comme des « auto-entrepreneurs » par Uber, Deliveroo, Rappi et d’autres compagnies qui profitent d’une législation qui ne reconnaît pas la rélation laborale entre les salariés et leurs patrons.
Pour cette raison, les livreurs s’organisent à l’international pour faire valoir leurs droits et pour exiger de solutions de la part des Etats. Lors des assemblées de cette rencontre, des actions coordonnées au niveau international se sont organisées : le mercredi 3 novembre aura lieu une Grève Internationale des Livreurs.
Les deux journées ont été très importantes pour la participation de nombreux travailleurs de livraison, des chauffeurs, des livreurs, ainsi que des représentants syndicaux, des parlementaires et des intellectuels. Il y a eu des travailleurs d’Argentine, du Brésil, du Paraguay, des Etats-Unis, de la France, d’Espagne, de Bélgique, de Dannemark, entre autres.
Le débat s’est deroulé autour des méthodes de lutte et d’organisation pour faire face à l’avancée des entreprises. Certains participants ont priorisé comme stratégie les actions judiciaires ou encore le lobby parlementaire pour obtenir des lois. D’autres intervenants ont mis l’accent dans l’organisation par la base des travailleurs et la mise en place d’actions de lutte dans la rue comme la seule perspective pour obtenir des victoires pour les travailleurs.
La participation du SiTraRepA a été très appreciée, avec des interventions dans la perspective de la reconnaissance de la rélation laborale des livreurs et contre le faux discours « d’autonomie » des entreprises. De plus, l’expérience de la coordination internationale Unidos World Action a relevé de l’intérêt, car les travailleurs organisent des actions à travers le monde, comme la prochaine grève internationale du 3 novembre.
L’expérience de construction du SiTraRepA a provoqué l’enthousiasme des participants, pour la prendre comme un exemple à développer dans d’autres pays. Il s’agit d’un syndicat construit à partir des « arrêts solidaires », où les travailleurs attendent avant de délivrer une commande, et peuvent échanger des problématiques liées à leurs conditions de travails. De cette manière, des centaines de livreurs se sont engagés dans la lutte pour la construction d’un syndicat, que le Ministère de Travail d’Argentine refuse encore de reconnaître officiellement, pour ne pas reconnaître leur condition de travailleurs.
Le SiTraRepA a eu une intervention remarquable lors de la rencontre à Bruxelles, a fait partie de la coordination de l’Assemblée de clôture de l’évenement et a été elu comme représentant de l’Alianza Unidos World Action dans les réunions avec les organisations européenes.
Ces deux journées internationalistes laissent comme bilan des importantes avancées dans la coordination d’un mouvement mondial des travailleurs qui luttent pour leurs droits. Pour le SiTraRepA, cet espace d’échange d’expériences et de construction avec d’autres organisations en lutte, redouble l’enthousiasme pour poursuivre la bataille pour l’organisation des livreurs pour obtenir toutes leurs revendications et pour se battre contre les entreprises qui profitent de la précarité du travail.