
Le résultat final a vu la réélection d’Emmanuel Macron (LRM) avec 58,5% des voix (quelques 18 779 641 millions) contre 41,5% pour la candidate d’extrême droite Marine Le Pen.
Bien que l’écart soit considérable, la marge de victoire de Macron a cette fois été plus étroite que l’avance de 30 points qu’il avait obtenue en 2017.
Le scénario actuel est marqué par la guerre en Ukraine, par l’expérience après le premier mandat d’Emmanuel Macron – avec son programme antisocial, néolibéral, réactionnaire et répressif – ainsi que par l’effondrement des options politiques traditionnelles du régime. Bien que l’extrême-droite ait été empêchée d’accéder au pouvoir, elle a toutefois obtenu 13 297 760 millions de voix (2,7 millions de plus qu’au premier tour), la meilleure performance électorale de l’histoire de ce secteur réactionnaire.
Cependant, le fait le plus marquant a été une fois de plus le taux d’abstention historique, qui a atteint 28%. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis 1969, où il atteignait alors 31,3 %. Un profond malaise venu d’en bas s’exprime par le rejet des candidats qui, dans la continuité des partis traditionnels du régime français, représentent des intérêts contraires à ceux des grandes majorités ouvrières. Cela s’est traduit par le slogan présent dans les occupations des universités à l’approche de l’élection de dimanche : » Ni Macron-Ni Le Pen « , très répandu dans ces dernières mobilisations étudiantes.
Il convient de noter que Macron a bénéficié d’un vote massif » anti-Le Pen « . De nombreux secteurs de l’électorat ont fait barrage à l’extrême droite dans les urnes, sans pour autant placer des espoirs dans la réélection du président. Par conséquent, même parmi les propres électeurs de Macron, de larges secteurs sont prêts à s’opposer à sa gestion.
Dans ce contexte, à Socialisme ou Barbarie, nous appelons à la construction d’un « troisième tour social » de lutte dans les rues. Si le rejet de l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite était clair parmi de larges secteurs de la jeunesse et des travailleurs, il ne s’est pas traduit par un quelconque soutien à Emmanuel Macron. La perspective de lutte et d’organisation contre le gouvernement et l’extrême-droite a conduit à l’émergence d’autres expressions à gauche, telles que les occupations des facultés et les manifestations dans la rue des dernières semaines.
Dans ce sens, dimanche soir, alors que les premiers résultats étaient publiés, des manifestations « contre le libéralisme et contre le fascisme », ont eu lieu dans différentes villes comme Paris, Nantes, Rennes, Caen, Marseille et Lyon, qui ont été réprimées par la police.
La photo de dimanche montre qu’on est loin d’un contexte d’eaux calmes par rapport à la lutte des classes face au nouveau mandat de Macron. Il y a un grand mécontentement social des classes précaires, marqué par une température élevée et une volonté de se battre parmi de larges secteurs. Cela s’est manifesté dans les jours précédents l’élection, où les mobilisations dans la rue se sont multipliés.
La détérioration des conditions de vie, l’incertitude quant à l’avenir, du fait de la voracité capitaliste et de l’avancée réactionnaire et répressive qui a ouvert la voie à l’extrême-droite, trouve un contrepoint dans le mécontentement populaire, qui peut augurer de grandes mobilisations.
Ce 1er mai nous invitons tous ces secteurs à se mobiliser avec nous pour un troisième tour social, combatif et dans la rue !