A l’approche du 24 septembre, jour férié en l’honneur d’annexion de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853, le Haut-Commissaire a ordonné l’extension du couvre-feu.
Un couvre-feu cache-colère
Du 21 au 24 septembre inclus, le couvre-feu sera même imposé de 18h à 6h ! Les habitant.es de l’archipel seront tenus de travailler, et de ne rien faire d’autre.
Des restrictions sur la vente d’alcool et d’essence sont aussi en vigueur jusqu’au 24.
Le vendredi 30 août à Nouméa, une femme a été violée alors qu’elle regagnait son domicile pour le couvre-feu. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) pointe la responsabilité sur des policiers qui seraient les auteurs des faits. Les violeurs lui auraient fait remarquer qu’elle circulait en dehors des horaires imposés par le couvre feu, de 22h à 5h. La lumière doit être faite sur cette affaire, mais une chose est sûre, le couvre-feu donne encore davantage de latitudes aux policiers pour réprimer la population et ne protège en rien les habitant.e.s.
En quatre mois de mobilisation radicale, onze personnes ont été tuées, dont deux gendarmes. 1 848 personnes ont été interpellées et 145 incarcérées (selon Politis, au 17 juillet), des centaines de personnes ont été blessées. 3 500 gendarmes, policiers et militaires ont été envoyés de la France métropolitaine pour renforcer l’arsenal répressif de l’archipel. Les dégâts matériels sont évalués à 2,2 milliards d’euros.
Des incendies d’églises catholiques et d’un temple bouddhique ont été perpétrés plus récemment, sans que les revendications de ces actes soient claires. Il pourrait s’agir d’une forme de contestation de la colonisation.
La justice française se venge en déportant les leaders indépendantistes
Il y a 153 ans, l’Etat français déportait Louise Michel en Kanaky Nouvelle-Calédonie après la Commune de Paris. Cette fois, le gouvernement français fait déporter les indépendantistes Kanaks en France métropolitaine. Une soixantaine de jeunes ont été déporté.e.s en métropole. Chaque détenu.e a été envoyé dans une prison différente. Ainsi, l’Etat français veut rendre difficile tout mouvement de solidarité en soutien des militant.e.s incarcéré.e.s.
Christian Tein, le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), nommé symboliquement à la tête du FLNKS le 31 août, et six autres militant.e.s indépendantistes ont été transféré.e.s le 23 juin en France métropolitaine et placé.e.s en détention provisoire. Même si Brenda Wanabo et Frédérique Muliava sont sorties de prison, l’Etat français les a déportées à 17 000km de chez elles et les maintient sous contrôle judiciaire. Christian Tein, aussi responsable de l’Union Calédonienne, composante du FLNKS, est quant à lui à l’isolement à la prison de Mulhouse-Lutterbach.
Pourtant, dans ce contexte où l’usine de nickel Koniambo Nickel SAS ferme ses portes faute de repreneur en laissant les 1 235 travailleur.euse.s sans travail, l’Etat français devrait faire profil bas.
Solidarité avec celleux qui défient l’impérialisme !
Nous transmettons toute notre solidarité aux détenu.e.s, déporté.e.s, mutilé.e.s et à toustes celles et ceux qui se battent pour défier la barbarie colonialiste française. Nous participerons autant que nous le pourrons aux rassemblements de solidarités en métropole pour dénoncer l’acharnement du gouvernement et des capitalistes sur le Caillou.
Sources :