Les deux dynamiques politiques que l’on constate à travers le monde, avec d’une part le développement des idées progressistes, et de l’autre la montée des extrêmes droites, s’illustrent parfaitement aux Etats-Unis. Si le retour de Trump n’annonce rien de bon pour les travailleur.euse.s (lire l’article Victoire de Trump : vers un monde en feu.), nous comptons sur notre classe pour lui faire face dans la rue, dans les lieux d’étude et de travail.
Une résistance féministe et antiraciste persistante
Après une abominable campagne ou le candidat républicain avait déclaré “Grab them by the pussy” (“Prends-les par la chatte”) en parlant des femmes sur un plateau télé, le mouvement féministe et plus largement, le mouvement social, accueille le premier jour de Trump à la Maison Blanche par une marche vers Washington en 2017. Les organisatrices estiment à 5 millions le nombre de personnes qui ont manifesté ce jour-là à travers le monde.
Puis, en mai 2020, rebondi le mouvement Black Lives Matter, démaré en 2013, après l’assassinat de George Floyd à Minneapolis. Les manifestations qui s’ensuivirent furent les plus grandes que les Etats-Unis ont connues depuis les années 60.
Des phénomènes comme le mouvement 4B sud-coréen se développe même aux Etats-Unis dans la suite des élections de 2024 : c’est un boycott des hommes par les femmes, comme une sorte de réinvention de la grève du sexe de Lysistrata. Les femme y prennant part accuse les hommes d’avoir voté Trump. Le mouvement féministe prépare une manifestation le 18 janvier, deux jours avant la prise de pouvoir de Trump, qui offrira probablement plus de perspectives à notre camp. Pour approfondir le sujet des luttes féministes aux Etats-Unis, voir notre article Droit à l’IVG : Le mouvement féministe fait entendre sa voix lors des présidentielles américaines.
Un an de solidarité avec la Palestine
Les massacre de Gaza perpétré avec des armes étatsuniennes et alimenté à grand renfort d’argent américain a valu à Biden le surnom de “Genocide Joe”.
Les universités étasuniennes ont été le fer de lance de la dénonciation de l’horreur de Gaza. L’organisation des manifestations de la communauté juive de gauche américaine a joué un rôle essentiel pour apporter de la nuance au “débat”, alors que les politiciens bourgeois essayaient de faire passer les manifestant.e.s anti-colonialiste pour d’abjectes antisémites.
Des grèves d’ampleur, une syndicalisation qui se construit
Le processus de luttes aux Etats-Unis s’exprime aussi par une syndicalisation accrue et des grèves massives.
Trump est élu après une grève victorieuse de 33 000 travailleur.euse.s de chez Boeing. Iels ont remporté une augmentation de salaire de 38 % sur quatre ans, après 7 semaines de mobilisation. En 2023, la grève de l’automobile avait aussi rassemblé plusieurs dizaines de milliers de travailleur.euse.s et arraché un accord “historique” en 6 semaines.
Les dernières années ont été marquées par le développement du syndicalisme aux Etats-Unis, comme la mise en place de syndicats chez Amazon, Apple, Google ou Starbuck pour citer des exemples emblématiques.
La fondation d’un syndicat aux Etats-Unis est complexe, elle nécessite qu’un pourcentage élevé de salarié.e.s d’une entreprise vote en faveur de sa création. Les travailleurs d’Amazon, puis d’Apple et de bien d’autres multinationales y sont parvenus.
Les grèves récentes des dockers de l’Est et de bien d’autres secteurs témoignent du dynamisme des bagarres pour les salaires aux Etats-Unis. Un rendez-vous est même pris pour la grève générale en 2028…
Faire plier Trump et consorts, par la grève et par l’action
Effectivement, construire un parti révolutionnaire capable d’organiser les luttes est indispensable dans la période que nous connaissons, aux Etats-Unis comme ailleurs.
Les travailleur.euse.s aux Etats-Unis ont bien compris que l’union par des syndicats indépendants ou sous d’autres formes leur permet d’arracher de meilleurs salaires pour faire face à l’inflation. La jeunesse a pris conscience de sa capacité à jouer un rôle international en se mobilisant pour Gaza. Les mouvements des femmes, antiracistes, et pour les droits LGBTI savent qu’ils doivent s’unir pour protéger leurs droits et en acquérir de nouveaux.
L’union fera la force de tous ces révolté.e.s qui sont en capacité de renverser la dynastie des présidents plus guerriers, plus capitalistes les uns que les autres. Comme l’ont scandé les manifestant.e.s du 9 novembre qui se sont réunies partout aux Etats-Unis en réponse à l’élection de Trump : “Transformons la peur en lutte !”.
Même si notre gouvernement en France paraît moins caricatural que celui que Trump annonce, les attaques de Barnier contre notre camp et la légitimation des discours réactionnaires nous obligent à répondre avec les mêmes armes que les travailleur.euse.s étasunien.ne.s organisé.e.s : par la grève et la mobilisation !
Le 23 novembre, soyons nombreuses et nombreux dans les rues pour la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, pour mettre un coup d’arrêt aux politiques réactionnaires !
Sources
www.nytimes.com/interactive/2016/11/12/us/elections/photographs-from-anti-trump-protests.html