Cela faisait des décennies que Bayrou attendait la consécration, même s’il est Poulidor : le voilà Premier ministre ! Celui qui est présenté comme un centriste n’est autre qu’un homme de droite réactionnaire. Pour notre classe, l’urgence est dans la lutte pour les emplois, l’écologie, contre la guerre et pour se débarrasser des dirigeants bourgeois.
Macron veut faire du neuf avec du vieux avec son sixième Premier ministre
Bayrou était en faveur du report de l’âge légal de 62 à 64 ans pour la retraite, en 2023. Il était même favorable au système de retraite par points.
Le nouveau Premier ministre de 73 ans a candidaté trois fois au poste de président de la République. En 2022, il a donné son parrainage à Marine Le Pen pour les présidentielles, alors que le RN nous resservait ses jérémiades habituelles sur leurs difficultés à obtenir des signatures. Il a défendu ce geste par “la pluralité”, comme si Le Pen était une petite candidate.
Bayrou, tu nous feras pas les poches !
Lors de la campagne de la présidentielle de 2002, Bayrou gifle un enfant en criant « Tu me fais pas les poches ». Il dit avoir réagi, “en bon père de famille” ! Quelle belle vision de l’éducation, et de la famille ! Mais que cela soit clair, Bayrou tu ne nous feras pas les poches ! Les travailleur.euses doivent se mobiliser face à cet opportuniste parce que nous savons le programme qu’il va chercher à nous servir avec son obsession de la dette.
Il est pourtant moins enclin à surveiller les finances quand cela concerne les fonds publics européens, dans lesquels il est accusé de s’être servi. Depuis 7 ans court l’affaire des assistants parlementaires du MoDem. Bayrou a été relaxé le 5 février 2024 par le tribunal correctionnel de Paris, mais dès le 8 février, le parquet de Paris a annoncé qu’il faisait appel contre les relaxes. La date du procès n’est pas encore connue. Macron n’a pas semblé intéressé d’attendre le verdict avant de nommer Bayrou comme son énième Premier ministre, ni le premier ni certainement le dernier membre de ses gouvernements à taper dans les caisses publiques.
Bayrou a été ministre de la Justice dans le gouvernement d’Edouard Philippe en 2017, nommé après une campagne sous forme de feuilleton de l’été où nous avions suivi Fillon se dépatouiller dans ses affaires. Bayrou avait alors été chargé du projet de loi sur la “moralisation de la vie publique”. L’affaire des assistants parlementaires ne pouvait pas mieux tomber, elle éclate un mois ensuite. Bayrou est contraint de démissionner du gouvernement. Mais le voici qui revient par la fenêtre, à croire que les talents se font rares.
Dégageons les marionnettes du capital, le pouvoir aux travailleur.euses !
De Barnier à Bayrou, les gouvernements sont là pour décliner le B.a.-ba du capitalisme. Ils ne font même plus semblant. Alors que le pays est dévasté par le cyclone de Mayotte (voir Mayotte dans l’oeil du cyclone), Bayrou n’a rien trouvé de mieux à faire que de rentrer au bercail, au conseil municipal de la ville de Pau, pour défendre le cumul des mandats. Il est vrai qu’on l’imagine mal à Mayotte essayer d’aider à quoique ce soit. Ce ne sont pas les politiciens bourgeois de sa trempe qui laissent crever les Mahorais.es dans des campements de fortune qui vont prêter main forte aux sinistré.es.
Nous n’avons besoin ni de Bayrou ni d’un autre pour « Redresser, Produire, Instruire », alors que Macron laisse les usines fermer et supprime des postes de profs. Pour préserver les emplois et en créer d’autres, nous devons surtout prendre nos affaires en main. Pour celà, élargissons les secteurs en grèves, reconduisons les mouvements, refusons d’être gouvernés par Bayrou et consort. Pour dérouter le gouvernement et ses amis capitalistes, construissons les grèves et les mobilisations !