Retour à la maison blanche de Donald Trump : la comédie macabre du capitalisme

Ce 20 janvier 2025, lors de la cérémonie d’investiture de D.Trump comme 47ème président des Etat-Unis d'Amérique, c’est le spectacle de toute la démagogie des capitalistes qu’il nous a été permis de voir. Entre l’annonce de l’adoptions de décrets liberticides pour la cause des femmes et des LGBTI+, saluts nazi, etc., c’est bien toute la barbarie d’un camp politique et social qui risque de s’abattre sur le prolétariat américain sur les 4 prochaines années, si la classe prolétarienne ne s’organise pas d’ici là. Retour sur cette comédie macabre du 20 janvier dernier.

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Une cérémonie caricaturale

Lundi, nous avons pu assister à la cérémonie d’investiture à la maison blanche du chef de file des Républicains. Ce 20 janvier 2025 sonne comme un avertissement pour le prolétariat américain. En effet, c’est l’intronisation d’un président bourgeois, capitaliste raciste, misogyne, ou encore climato-sceptique, qui fait son entrée à la maison blanche. Certes,  ce n’est clairement pas la première fois que la classe ouvrière américaine y fait face, nous ressentons comme un petit air de déjà vu.

Nous avons pu constater quelques nouveautés durant cette cérémonie, surtout du côté des invités présents à cette dernière : Eric Zemmour et Sarah Knafo (président.es de Reconquête), Giorgia Meloni (présidente de l’Italie), Javier Miliei (président de l’Argentine) , ou encore Viktor Orban (président de la Hongrie) pour ne citer qu’elleux.

Nous pourrions affirmer que nous avons pu assister à la constitution du premier congrès de l’internationale Fasciste durant cette cérémonie. Du moins, ce qui rend cette cérémonie plus macabre que jamais en dehors de nous présenter l’ensemble des courants de l’extrême droite internationale, la plus réactionnaire, Bonapartiste, fasciste et libertarienne, c’est le soutiens à cette cérémonie de la plupart des hommes les plus riches de la planète. 

Aussi bien Tim Cook (PDG d’Apple), que Jeff Bezos (PDG d’Amazon), Mark Zuckerberg (PDG du groupe META) ou encore Elon Musk (PDG de Tesla, SpaceX, X etc.). En bref, personne ne peut affirmer que le gouvernement Trump n’est pas un gouvernement par et pour les riches, le capital, l’exploitation voire même le fascisme.

En effet, lors de cette même cérémonie, c’est bien la scène la plus caricaturale possible que l’extrême droite américaine nous a montré jusqu’à présent. Après avoir affirmé qu’ “Hitler était communiste” avec la présidente de l’AFD ( Parti ED allemand), c’est bel et bien un salut nazi qu’Elon Musk a éffectué sous les acclamation d’une foule en délire. 

Certains démentent déjà les faits en disant que c’est en réalité un “salut romain”, devons nous sincèrement rappeler que ce salut fasciste provient d’une fascination pour l’Empire romain, et que ces deux signes sont en réalité le même. Au-delà du recul historique des consciences politico-historiques, le recul se perçoit aussi du côté des droits accordés aux femmes et personnes de la communauté LGBTI+. 

En effet, le nouveau président des Etats-Unis  a laissé entendre qu’il comptait revenir sur les politiques de “diversité”, “d’équité” et “d’inclusion” de l’ancien président Joe Biden, en déclarant que son administration ne reconnaîtrait que deux genres – masculin et féminin – et qu’elle mettrait un terme aux efforts visant à « intégrer la race et le genre dans tous les aspects de la vie publique et privée« .

Reconnaître le “deuxième sexe”, ne veut pas pour autant dire qu’il en sera tiré d’affaire. Au contraire, le droit à l’avortement déjà bien restreint aux Etats-Unis, ne va pas s’améliorer, surtout que la réélection de Donald Trump risque de produire un recul des droits des femmes, malgré les progrès réalisés dans sept États en matière de droits reproductifs. Donald Trump a déclaré que s’il était élu président, il voterait pour une interdiction nationale de l’avortement. Son vice-président (Mike Pence, N.D.L.R.) s’est également dit favorable à l’interdiction de l’avortement, de la fécondation in vitro et du contrôle des naissances. 

L’élection de Trump à la tête de la première puissance mondiale menace d’approfondir les tendances à la crise, à la polarisation et à la montée des tensions bellicistes  et inter-impérialistes aussi bien au niveau étatique qu’à l’international.  Le climat d’instabilité qui règne au Moyen-Orient risque de s’aggraver, dans un contexte de conflit génocidaire mené par l’Etat Sionniste d’Israël, qui est un proche allié des Etats-Unis. Quel rôle va chercher à jouer Trump dans le changement de régime en Syrie ?

Nous pouvons en conclure  que l’arrivée à la maison blanche de D.Trump annonce une tentative de recomposer l’impérialisme américain actuellement en perdition,  que la bourgeoisie américaine peut percevoir comme possible, notamment grâce  aux différents conflits auxquels fait face le Moyen-Orient.

La seule récente réélection de D.Trump comme président des Etats-Unis n’annonce pas pour autant une défaite à laquelle il ne sera pas possible de remédier pour le prolétariat américain. Dans ce sens, une réponse se fait déjà entendre dans la rue et elle n’a clairement pas attendu cette cérémonie pour se constituer.

 

Face aux réactionnaires, la contre-attaque se joue dans la mobilisation sociale

Ainsi, c’est dans un contexte de réorganisation de la classe ouvrière américaine que prend place la contre offensive face au futur et malheureusement déjà présent gouvernement antisocial d’extrême droite. En effet,  depuis quelques années,  les grèves s’intensifient et sont de plus en plus massives aux Etat-Unis. Dans ce sens, la grève des scénaristes d’hollywood avait rassemblé jusqu’à 11 000 travailleurs.euses en fin d’année 2023.

Plus récemment, le 19 décembre dernier, ce sont sept centres de distribution d’Amazon qui se sont mis en grève à travers tout le pays ( New-York, Los Angeles, San Francisco,  etc.). Cette grève que l’on pourrait penser comme anodine s’annonce en réalité comme historique, car c’est la plus grande grève qu’ait jamais connu la société de Jeff Bezos. 

La grève fait suite à la réorganisation syndicale du mouvement ouvrier états-unien avec la remise en cause croissante du capitalisme. Nous assistons depuis peu à une montée en puissance de la lutte syndicale, avec l’émergence de nouveaux syndicats qui se forment ou luttent pour se former, avec des mouvements comme le Fight for 15 (lutte pour un salaire minimum de 15 dollars de l’heure) et avec des grèves qui se multiplient. Voir l’article États-Unis : un processus historique de réorganisation du mouvement ouvrier.

C’est grâce à ces “nouveaux mouvements” que la lutte pour de meilleures conditions de travail à été rendue possible. La mobilisation par la grève est bel et bien perçue par le prolétariat américain comme un chemin pour la victoire : cela se perçoit par la multiplication des différentes luttes et aussi par les revendications de plus en plus radicales, survenue suite à l’inflation qui touche le prolétariat américain(près de 9%). Ce que nous pouvons en espérer c’est une grève générale, massifiée jusqu’à la destitution du président Trump.

Nous pouvons adopter un regard plutôt optimiste quant à cette situation de mobilisations, bien que l’instabilité se ressente à l’international, par le contexte de polarisation actuel. Les révoltes populaires peuvent se présenter dans les rues des grandes villes étatsuniennes.

Le prolétariat américain tient la preuve que l’option institutionnelle antidémocratique et oligarchique que représentent les élections américaines est un non-lieu pour les futures conquêtes sociales à mener et à gagner. En réalité, la victoire de Trump produit plus de rebondissement à gauche que ce que nous aurions pu en espérer, malgré les déclarations et symboles douteux que ce gouvernement a pu produire. 

Nous nous attendons à un mandat qui s’inscrit dans la continuité du premier, avec l’assurance de n’avoir qu’une seule et dernière chance de pouvoir passer d’un régime démocratique bourgeois à un régime bonapartiste. 

Nous exprimons toute nôtre solidarité avec la classe des exploité.es étasunien.nes pour les luttes qui viennent.

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