Après la répression brutale de Bullrich, le gouvernement de Milei est confronté à une crise politique

En Argentine, la répression sauvage déclenchée par Milei et Bullrich (ministre de l'Intérieur) contre les manifestant.e.s mobilisé.e.s pour défendre les retraité.e.s est la cerise sur le gâteau après des mois de scandales et de crises. Nous exigeons la démission de Bullrich. La nécessité d’une grève générale s’impose.

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Une répression féroce avait été ordonnée par la Ministre de la Sécurité (équivalent du ministère de l’Intérieur en France), Patricia Bullrich, quoi qu’il se passe. Les images de retraité.e.s gazé.e.s et battu.e.s avaient déjà circulé sur les réseaux sociaux et ont été le déclencheur de l’appel du 12 mars. L’offensive policière violente a commencé dès que la manifestation a tenté de descendre dans la rue. Dès la première minute, la chasse à l’homme a commencé.

La misère que ce gouvernement impose aux retraité.e.s ne peut plus être supportée. Iels ont été la principale variable de la politique austéritaire de Milei. 30% des économies de 2024 se sont appliquées sur la caisse de retraites. Le revenu minimum est bien inférieur au seuil d’indigence. En outre, le gouvernement a supprimé les médicaments gratuits. La répression de Bullrich n’a pas pu arrêter la vague d’indignation.

La violence répressive était destinée à servir de leçon. Les excuses du gouvernement concernant la soi-disant violence des manifestant.e.s ont été démontées de toutes pièces par les internautes et les journalistes indépendant.e.s. Désormais les provocations mises en place par l’Etat pour justifier la répression sont visibles au grand jour. L’une des images les plus grossières de cette propagande est celle où l’on voit la police planter elle-même une arme pour accuser les manifestant.e.s.

Chasse aux manifestant.e.s, tirs de Flash-balls à courte distance, matraquage de retraité.e.s,  jet de gaz, centaines d’arrestations, etc. : ce sont autant de tableaux qui témoignent de la nécessité pour le gouvernement de se montrer fort pour surmonter la crise en cours.

Presque depuis le début de l’année, le gouvernement oscille de scandales en crises, et de crises en scandales. L’année politique a commencé par la mobilisation massive du 1er février, une réponse de la rue au discours de haine ultra-réactionnaire de Milei à Davos contre les personnes LGBTI. A suivi ensuite le cryptogate, où l’implication du président dans une escroquerie financière sur internet a été révélée au grand jour devant le monde entier. Aujourd’hui, la crise liée à la catastrophe de Bahia Blanca et à la négligence du gouvernement se poursuit (une tempête très intense a touché la ville portuaire de Bahía Blanca le 7 mars, faisant au moins 16 morts et une centaine de disparu.e.s). À cela s’ajoute le scandale de la répression des retraité.e.s.

Parallèlement à la répression de Bullrich, les bagarres entre députés de Libertad Avanza à l’intérieur du Congrès ont constitué un nouveau scandale aux yeux du monde entier. Comme si ce qui se passait à l’extérieur ne suffisait pas.

Il est clair que la colère populaire ne fait que monter. Cette colère prend rarement la forme d’une expression politique. Elle tend à se manifester au quotidien dans les innombrables actes de violence, les troubles et la décomposition sociale de la vie de tous les jours. Avec la manifestation pour les retraité.e.s, la crise sociale a réussi à trouver une forme d’expression politique et à commencer à pointer du doigt les responsables de ce que vivent les majorités populaires en Argentine. L’agression permanente du gouvernement contre les travailleur.euse.s a des conséquences.

Si la crise n’est pas plus sévère, c’est parce que le régime politique s’efforce de soutenir Milei. Le vote du Sénat en faveur du fait de ne pas enquêter sur l’escroquerie de la crypto-monnaie affichait déjà clairement le soutien de la classe politique bourgeoise à Milei. Aucun dirigeant péroniste important n’a participé à la marche du 12 mars. Pas un seul. Pas un député, pas un maire, pas un dirigeant syndical péroniste n’était présent.

La CGT Argentine fait la sieste depuis janvier 2024. Aujourd’hui, ses dirigeants font semblant d’être réveillés et laissent entrevoir un appel à la grève générale. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une tentative de reprendre le contrôle de la manifestation en appelant à une grève dominicale qui permettrait de renvoyer les gens chez elleux, et ainsi laisser Milei gouverner tranquillement jusqu’aux élections. Le Nuevo MAS et toute la gauche révolutionnaire auront la responsabilité de se battre pour transformer cette grève en une grève active si un appel à cette journée est finalement lancé.

Des appels commencent déjà à circuler pour se mobiliser à nouveau mercredi prochain place du Congrès, toujours en défense des retraité.e.s. 

Pendant ce temps, nous préparons déjà une grande journée de mobilisation le 24 mars à l’occasion de l’anniversaire du coup d’État génocidaire. Les principaux slogans sont : “grève générale active et immédiate”, “Bullrich démission” , “Il y en a marre de Javier Milei !”.

Traduction de Marie Solet

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