
Cette loi réactionnaire a été imposée le 18 mars avec la large majorité parlementaire de l’alliance Fidesz (formée par le parti d’Orbán et les démocrates-chrétiens). Elle vise à restaurer les valeurs de la « famille traditionnelle » et à « protéger les enfants » de la « promotion de l’homosexualité », comme a tenté de le justifier le gouvernement. Cette nouvelle attaque s’ajoute à l’interdiction de l’adoption destinée aux couples non traditionnels et à l’impossibilité pour les personnes transgenres d’être légalement reconnues sur le territoire hongrois.
L’opposition (Coalition unie) accuse Orbán de considérer la communauté LGBTIQ comme un « bouc émissaire » pour détourner l’attention de l’opinion publique de la crise inflationniste, des allégations de corruption et de la chute brutale du nombre de voix attendues du Fidesz lors des prochaines élections. Pour leur part, les organisateur.ice.s de la Marche des fiertés de Budapest ont confirmé qu’iels défileraient le 28 juin, Journée internationale des fiertés LGBTIQ, malgré les intimidations et les représailles prévues sous forme d’amendes par la nouvelle loi pour celleux qui la défieraient.
Certaines organisations se sont déjà exprimées publiquement : « Ce n’est pas de la protection de l’enfance, c’est du fascisme. Et c’est un pas de plus dans la fascisation de la société ». Ces organisations ont le soutien de nombreuses personnes qui défileront en solidarité, et de plusieurs dirigeants de l’Union européenne qui désavouent la loi homo-lesbo-transphobe d’Orbán et exigent des représailles internationales contre l’État hongrois, comme Pedro Sánchez, chef du gouvernement espagnol.
Notre courant international SoB et Las Rojas dénoncent la loi homophobe d’Orbán et nous sommes solidaires de la communauté LGBTIQ et de ses organisations. Nous savons que les plans de Trump, de Poutine, d’Orbán ou de son ami argentin Javier Milei sont des politiques rétrogrades qui veulent restaurer la famille « traditionnelle », le binarisme, « l’hétérosexualité compulsive » comme seuls légitimes.
Nous savons que, parallèlement à cette offensive « familiariste », les gouvernements capitalistes tentent de nous faire reculer en termes de libertés sexuelles et affectives et de progrès pour les nouvelles identités que nous avons gagnées ces dernières années. Mais nous savons aussi qu’il s’agit d’un combat ouvert car il existe un mouvement féministe et de diversité sexuelle prêt à lutter et à vaincre ces attaques fascistes. Ce combat bénéficie également du soutien de larges secteurs de la population active et de la solidarité de la communauté internationale. Enfin, en tant que communauté LGBTIQ, nous savons que depuis les événements de Stonewall dans les années 1970, nous sommes sorti.e.s du placard pour descendre dans la rue, et que nous ne retournerons plus jamais dans ce placard !
Par César Rojas Esquivel et Las Rojas Argentine. Traduit par Marie Solet