La rue mobilisée contre le racisme et le fascisme

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour dire stop au racisme et au fascisme ce samedi 22 mars, à l’appel de la Marche des Solidarités. Les manifestations de la Journée mondiale contre le racisme et le fascisme – l’heure de la riposte ont été un succès.

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AFP - Bertrand Guay

Avec entre 30 000 et 100 000 manifestant.e.s à Paris, 10 000 à Marseille, 7000 à Lyon ou encore 5000 à Lille et Toulouse, la marche a été une belle réponse aux attaques réactionnaires, dans les 200 villes et villages où elle a eu lieu. Les cortèges étaient jeunes, animés, constitués d’associations de travailleur.euse.s sans-papiers, d’organisation diversifiées, de syndicats et de partis politiques de gauche.  

Les thématiques des banderoles, pancartes et slogans portaient sur la revendication de régularisation de toustes les sans-papiers, la dénonciation du génocide en Palestine par l’armée israélienne ou encore sur les divers sorties racistes des politiques du RN ou du gouvernement.

 

Des cortèges fournis sur fond de tension politique sur l’accueil des personnes migrantes

Le cortège des mineur.e.s isolé.e.s de la Gaîté Lyrique était sous le feu des projecteurs suite à la violente expulsion des 450 personnes le 18 mars par la police.

Pour la bourgeoisie, cette solidarité est insupportable. C’est pourquoi la police de Retailleau a attaqué les cortèges des collectifs de sans-papiers et des mineur.e.s isolé.e.s de la Gaîté Lyrique. Le “maintien de l’ordre” avait pour objectif, une fois de plus, de chercher à générer du conflit en scindant la manifestation. 

Cette volonté d’intimider les manifestant.e.s ne nous a pas empêché.e.s de dénoncer les politiques racistes de Macron, de son gouvernement Bayrou et de la palanquée de politiciens de droite extrême et d’extrême droite qui déversent leur haine de l’étranger en permanence sur les ondes.

Ces derniers mois nous avons effectivement essuyé une pluie de mesures coercitives contre les droits humains : la déportation en France métropolitaine des militant.e.s indépendantistes kanaks, terrible répression coloniale, volonté de restreindre le droit du sol en exploitant la situation de détresse à Mayotte, entre autres déclarations racistes et xénophobes à l’encontre des ressortissant.e.s étranger.e.s vivants en France de la part de Retailleau et consorts. Bayrou et Retailleau emploient effectivement l’expression de “submersion migratoire” dès qu’ils le peuvent, une rhétorique de l’extrême droite dont l’usage quotidien démontre la teneur en violence raciste du “débat” public.

 

La droite répond à la rue par des sous-entendus calomnieux

Pour dire comment elle attaque frontalement la lutte contre le racisme, la droite française a essayé de ternir l’image de la mobilisation le jour-même, en réaction à son succès. L’agression du rabbin d’Orléans Arié Engelberg, qui est un acte odieux incontestablement antisémite, a été instrumentalisé pour salir les manifestations contre le racisme et le fascisme par les éditorialistes de droite. La mobilisation contre l’extrême droite et les droites extrêmes a pourtant bien pour objectif de s’opposer aux courants idéologiques qui ont conduit aux pires atrocités de l’Histoire, telles que les guerres coloniales ou la Shoah. Placer la lutte contre le racisme et le fascisme en opposition à celle contre l’anstimétisme n’a aucun sens. C’est une stratégie abjecte de la droite et de l’ensemble des réactionnaires pour discréditer les idées progressistes. Ces courants ne sont pourtant pas gênés de compter nombre d’antisémites notoires violents dans leurs rangs. 

Si l’affiche caricaturant Cyril Hanouna diffusée puis retirée par la France Insoumise était une erreur politique (l’affiche, attaque ad personam, reprend une photo où l’angle, l’expression, et les traits accentués d’Hanouna évoque l’imagerie antisémite des années 30), la marche n’était pas organisée par la FI mais par la Marches des Solidarités. Que la droite n’ait rien d’autre à faire que de tenter de discréditer un événement de cet ampleur par ce fait démontre son rôle dans la banalisation du racisme.

 

Solidarité internationaliste contre l’internationale de l’extrême droite

La situation internationale encourage aussi certainement les dirigeants français à débrider leur racisme. Trump et Musk, maintenant surnommé Muskolini en référence au dictateur fasciste, cherchent à créer leur union des extrême droites. Nous savons bien comment déjouer leur délire suprématiste : c’est par la lutte internationaliste des travailleur.euse.s du monde entier ! C’est pourquoi nous continuerons ces mobilisations, contribuerons à leur intensification par tous les moyens, par la grève et par la rue, pour lutter contre l’oppression et l’exploitation. Mobilisons-nous massivement pour mettre fin aux guerres impérialistes !

Nous revendiquons des papiers pour toutes et tous, ou pas de papiers du tout dans un monde libéré des frontières ! No one is illegal ! Nous sommes pour la construction d’une Palestine libre, laïque et socialiste. 

 

Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

La Marche des Solidarités appelle à organiser des assemblées partout en France. A Paris, l’assemblée est le 10 avril à la Bourse du Travail. Ces assemblées seront suivies d’un week-end national les 3 et 4 mai pour “rassembler des représentant.e.s des cadres unitaires qui ont partout fait cette mobilisation historique.” d’après le site de La Marche des Solidarités.

Pour poursuivre le débat à la suite du 8 mars et de cette mobilisation, échangeons sur comment nous organiser pour la riposte des femmes, des LGBTI et de toustes les exploité.e.s face aux réactionnaires le 29 mars pour une soirée de débats organisée par SoB et le collectif féministe Las Rojas Paris.

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