Exploitation, racisme, violences policières : la révolte est légitime et nécessaire !

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Le meurtre du jeune Nahel par un policier à Nanterre suscite une colère on ne peut plus légitime. En banlieue parisienne, mais aussi dans d’autres villes, les nuits d’affrontements entre la jeunesse des quartiers populaires et la police s’enchaînent. Des commissariats et bâtiments publics sont pris pour cibles, comme autant de symboles d’institutions qui oppriment et discriminent les classes populaires. Et si les dégradations dépassent ce cadre, elles restent bien peu de choses, quoi qu’on en pense, par rapport au démantèlement des services publics, à la casse du droit du travail et aux crimes racistes comme celui qui vient d’emporter Nahel, mais aussi Alhoussein, tué récemment par la police à Angoulême alors qu’il se rendait au travail.

En face, les couvre-feux et interdictions de manifestations se multiplient, alors que la droite et l’extrême droite en appellent à l’état d’urgence et que le gouvernement l’envisage sur le plan national.

L’état d’urgence sociale, c’est déjà ce que vivent les habitants et habitantes des quartiers populaires.

Cette révolte est celle d’une fraction de notre classe

Ce qui s’exprime, c’est le ras-le-bol d’être pris pour cible par la police, des contrôles au faciès, du harcèlement policier, des « bavures » quotidiennes, et plus largement d’être des laissés pour compte. Chacun sait, dans cette jeunesse, qu’il aurait pu être à la place de Nahel, dont le meurtre s’ajoute à une longue liste. Il aurait grillé un feu rouge et tenté de fuir la police ? Raison suffisante pour justifier une exécution sommaire… à condition d’être issu des quartiers pauvres ! Car ce ne sont ni les Carlos Ghosn ni les évadés fiscaux qui risquent d’être tués par la police, et encore moins les patrons qui nous volent tous les jours en bloquant les salaires et en spéculant avec l’inflation.

La police tue pour maintenir l’ordre social

Cette fois-ci, les images filmées rendent impossible pour la justice, les dirigeants politiques et les médias de suivre la version mensongère des forces de l’ordre. Le meurtrier de Nahel est en détention provisoire. Mais tous ces perroquets des classes dominantes cherchent des excuses au meurtrier dans la personnalité de la victime.

Car il s’agit bien d’une guerre contre les pauvres, qu’il serait légitime de tuer. Les syndicats de police le déclarent sans honte, à l’image de l’Unsa Police et Alliance, qui affirment dans un communiqué que les policiers sont « en guerre » contre les « hordes sauvages ». Ils demandent, sous une menace à peine voilée, une « protection juridique du policier », autrement dit un permis de tuer.

Cette police raciste, largement acquise à l’extrême droite, est là pour contrôler les classes populaires, prévenir et réprimer leur révolte, et elle veut le faire en toute impunité. Le gouvernement lui donne carte blanche, avec l’approbation du Rassemblement national. Le nombre des victimes de la police est en hausse depuis la loi de 2017 – votée par la gauche de Hollande ! – qui a assoupli l’emploi des armes à feu pour les refus d’obtempérer.

Contre les violences policières, il faut se débarrasser du système capitaliste

Le renforcement de la violence policière est le pendant de la dérive autoritaire de Macron et Darmanin contre le monde du travail et sa jeunesse. C’est cette même police qui applique les politiques anti-immigrés, qui est responsable des milliers de morts de migrants aux frontières, qui réprime les Gilets jaunes ou les manifestants et manifestantes qui défendent les retraites. L’heure n’est pas à l’« apaisement », mais à participer à toutes les manifestations et initiatives contre les crimes policiers et la politique anti-sociale du gouvernement.

Plus la misère et les bas salaires s’étendent, plus les conditions de travail se dégradent, plus les fins de mois sont difficiles, et plus la police s’arme. Alors, non aux couvre-feux et à l’état d’urgence, justice pour Nahel et toutes les victimes de la police raciste, et vive la révolte contre ce système capitaliste qui ne fait que broyer nos vies !

Éditorial du NPA du 3 juillet 2023

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